Dans une interview qu'il a accordée au journal Liberté, le docteur Nacer Bouyahiaoui, spécialiste financier, a abordé les leçons à tirer de la crise financière mondiale. Il présente un plaidoyer pour la création d'un fonds souverain en Algérie.A propos de la crise financière mondiale, le docteur Bouyahiaoui estime qu'il faut comprendre le processus de la globalisation financière dans ses principales composantes, afin de l'expliquer pour tenter d'en venir à bout, ou du moins en limiter les dégâts, mais il faut aussi, selon cet expert, tenter de suivre le mécanisme présidant au développement rapide des marchés internationaux de capitaux et comprendre l'impact des TIC et des enquêtes de marché. L'expert se demande qu'elles seraient les plus importantes leçons à tirer de tous les évènements liés à la globalisation, et quelles sont les approches possibles qu'on pourrait adopter afin de répondre aux risques majeurs de ce type de situation, selon les pays et leur situation dans la division mondiale du travail. L'expert affirme également qu'il est urgent de créer un fonds souverain qui sera destiné à racheter des valeurs de certaines entreprises ( bancaires, financières, industrielles, de service, etc.), dans les pays où les pouvoirs publics ont pris des engagements de ne jamais abandonner à la faillite les entreprises jugées stratégiques et de les sauvegarder par tous les moyens, et l'Algérie n'a pas à acquérir des parts importantes de ces entreprises mais d'acquérir des niveaux allant de 1 à 3% de capital de plusieurs entreprises. La création d'un fonds souverain n'est qu'une première étape, et la deuxième étape c'est d'investir dans ces entreprises classées stratégiques par leurs pays, et si on prend le cas de l'Allemagne, l'action de Volkswagen a bondi après le rachat de Porche. On peut également citer la Libye qui a placé 4,2% dans la banque italienne Uni crédit, au moment où couraient des rumeurs de graves difficultés à propos de cette banque. Dès que l'on a su que les fonds d'investissement libyens s'intéressaient à cette banque, en augmentant leurs parts de 0,94 % à 4,20% du capital, les cours de ces valeurs ont repris en nette progression à la hausse au grand bonheur des Libyens, qui sont devenus les premiers investisseurs étrangers dans cette banque. Le géant automobile américain Ford est en difficulté actuellement, et si l'Algérie disposait de parts dans le capital, grâce à un fonds souverain, Ford accepterait de venir investir en Algérie.