" La persistance de la crise économique mondiale au-delà de 2011 serait un véritable séisme pour l'Algérie", c'est le constat fait par l'analyste Abderrahmane Mebtoul en rappelant que la crise de 1929 a eu lieu en 1929 mais que les ondes de choc les plus brutales ont eu lieu entre 1932/1933. A ce titre, il a souligné qu'à un cours inférieur à 70 dollars au-delà de deux années, l'économie algérienne serait confrontée à un véritable séisme, pouvant entraîner des licenciements massifs suite à l'arrêt de bon nombre de projets d'investissements, les investissements porteurs étrangers créateurs de valeur ajoutée diminueraient, du fait de l'amenuisement des réserves de change. Dans ce cadre, il a cité l'exemple à 60 dollars le cours du baril, "cela donnerait manque à gagner de 29 milliards de dollars par rapport aux prévisions de dépenses gouvernementales basées sur 120 dollars", base qui a servi au calcul du taux de croissance du PIB par le FMI de 4,5%, devant assister à une correction du taux de croissance 2008 et à une baisse importante du taux de croissance en 2009. En cas de stabilité du dollar, le manque à gagner, selon lui, serait de 36 milliards de dollars. Au cours de 50 dollars et appréciation du dollar de 30%, le manque à gagner serait, dans ce cadre, de 30 milliards de dollars. Et en cas de récession de l'économie mondiale en 2010, il faudrait, selon Mebtoul, s'attendre à un cours inférieur à 50 dollars qui, avec l'inflation mondiale et la dépréciation inévitable du dollar, nous ramènerait à un cours réel à prix constant 1999 inférieur à 20 dollars. Rappelant que la décision prise par l'Opep portant réduction de la production de pétrole de 520 000 barils n'a pas réussi à freiner la baisse des cours qui ont atteint le pic de plus de 147 dollars le baril. Ajoutant que même si les membres de l'Opep tombent d'accord sur une baisse drastique des quotas de production lors de leur prochaine réunion à Oran le 17 décembre 2008, date où l'Algérie ne sera plus présidente de l'Opep, "il n'est pas certain que cela suffise à enrayer la chute des cours". Dans ce sens , il a précisé qu'il ne faut pas confondre les recettes déclarées avec le surplus que verse Sonatrach au Trésor dans la mesure où il faudra soustraire à la fois les investissements et l'ensemble des frais d'exploitation et la part des associés étrangers. A ce titre , il cite l'exemple pour 2007, dont , "le versement au Trésor public, au titre de la fiscalité pétrolière, a atteint un montant record de l'ordre de 2.790 milliards de dinars (43,6 milliards de dollars) alors que le volume commercialisé d'hydrocarbures a été de 164,9 millions de TEP dont 134,1 millions livrées au marché international pour un chiffre d'affaires à l'exportation de l'ordre de 59,5 milliards de dollars". Ce qu'il faut retenir selon lui, c'est l'autofinancement de Sonatrach fluctue nécessairement entre 15 et 20 milliards de dollars annuellement pour maintenir la production existante et réaliser ses projets futurs surtout avec les nouvelles dispositions de la loi des hydrocarbures qui l'obligent à participer à plus de 51% et même dans des segments peu rentables comme les canalisations tout en supposant ce qui n'est pas évident qu'il y a des investisseurs étrangers qui risquent de ne pas venir avec un cours du baril inférieur à 50/60 dollars du fait que les coûts de production en Algérie sont de loin supérieur à l'ensemble des pays Opep.