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La demande mondiale de pétrole en 2009 va baisser de 30 à 50%
Selon Abderrahmane Mebtoul
Publié dans Le Maghreb le 12 - 10 - 2008


Le docteur et expert international Abderrahmane Mebtoul est revenu dans une analyse de la situation de l'économie mondiale sur la récession de l'économie mondiale et l'impact de la crise sur l'Algérie. Selon Mebtoul, en se basant sur le rapport du FMI, le taux de croissance de l'économie mondiale pour 2009, des pays émergents comme le Brésil, Inde, Chine ne devrait pas dépasser les 6%. Les Etats-Unis n'afficheraient qu'une faible croissance de 0,1% et ne retrouveront leur potentiel de croissance qu'en 2010. La zone euro ne fera guère mieux avec un PIB en hausse de tout juste 0,2%. Et les pays asiatiques, comme la Chine, qui tirent la croissance de l'économie mondiale, risquent de subir brutalement cette récession. La récession de l'économie mondiale prolongée entraînerait inéluctablement une baisse de la demande mondiale des hydrocarbures et, par là, une chute du cours du brent, le prix de cession du gaz déjà sous-évalué à 50% par rapport au cours du brent, et donc un manque à gagner pour l'Algérie. Certains analystes prévoient une contraction de la demande mondiale de pétrole en 2009 entre 30 et 50%. Et avec des centaines de milliards de dollars injectés, le creusement des déficits budgétaires, des poussées protectionnistes à terme et certainement un ralentissement net du rythme de l'investissement étranger porteur, selon le dernier rapport de la Cnuced 2008. Avec les banqueroutes répétées, le crédit interbancaire, source de l'expansion de l'économie mondiale tend à s'assécher, Aussi, comme je l'ai rappelé, par ailleurs, si elle devait persister la crise financière aurait un impact évident à terme sur l'économie algérienne. Le taux de croissance affichée récemment par le FMI pour l'Algérie, de 4,5%, moyenne 2008/2009 (prévisions et non clôturé) devrait être revu à la baisse selon d'autres organismes internationaux tel l'OCDE. Quant à l'Algérie et s'agissant des placements de ses réserves de change à l'étranger, l'expert international estime qu'une partie de ces placements n'est pas disponible immédiatement car ils sont placés à l'étranger. Le taux d'intérêts des avoirs algériens placés dans des structures garanties par les Etats est inférieur aux taux directeurs des banques centrales Il était d'environ 2% pour les bons de Trésor américain, car la FED américaine, avait avant la crise récente, un taux directeur de (2%) et depuis le 08 octobre 2008 à 1,5%. Il devait être inférieur à 4,25%, le taux directeur de la BCE était de 4,25% et vient d'être ramené à 3,75% depuis le 08 octobre 2008. Pour les dépôts en livres sterling, l'intérêt devait être inférieur à 5%, le taux de la banque d'Angleterre était de 5% et a été ramené depuis le 08 octobre 2008 à 4,50% .Pour les dépôts déposés au Japon et c'est là une hérésie et une très mauvaise gestion de nos réserves de change, contribuant au financement de banque japonaise à un taux presque nul puisque le taux directeur de la banque centrale du Japon a laissé inchangé son taux directeur à 0,50%, niveau auquel il se trouve depuis février 2007. Aussi il est impossible d'arriver à ces taux annoncés tant par le ministre des Finances algérien que le gouverneur de la Banque d'Algérie pour les placements dans des établissements publics garantis par les Etats. Car, un retrait avant terme de ces montants, selon les contrats internationaux bancaires, donne lieu à une perte d'une partie des intérêts perçus. C'est comme si vous avez bloqué votre argent dans une banque primaire à un taux de 6% pour 5 années et vous le retirez au bout d'une année ou deux ans, le banquier ne vous applique pas 6% .Comme vouloir retirer les 43 milliards de dollars placés en bons de Trésor américain et les autres montants placés dans d'autres banques centrales pour vendre les obligations au niveau du marché occasionnerait avec la crise actuelle une décote pouvant varier entre 20 à 30% sinon plus, sans compter, pour les bons de Trésor américain, la dépréciation du dollar de plus de 50% ces sept derrières années. Cependant, Mebtoul estime que si la crise économique devait durer plus de 2 années (2011) avec un cours de 50/60 dollars , avec ces dépenses excessives et ce rythme de corruption et d'importation, le pouvoir d'achat de nos réserves s'affaiblira et commencera à se manifester fin 2010 car tout le programme de soutien à la relance économique (plus de 200 milliards de dollars entre 2004/2009) serait remis en cause avec des licenciements massifs et des difficultés de garantir les transferts sociaux actuels. Toutefois, Mebtoul songe que la crise actuelle a quelque chose de bon pour l'Algérie. Elle met à nu l'incohérence des politiques socio-économiques mue par l'unique dépense monétaire, la mentalité rentière avec une concentration excessive du revenu national au profit des emplois rentes, sans se soucier de la gouvernance, de la valorisation du savoir et de la bonne gestion, et l'urgence de passer d'une économie de rente à une économie productive devant tenir compte à la fois des impacts économiques et sociaux locaux et des nouvelles données mondiales. Elle interpelle plus globalement les dirigeants des pays du Maghreb pour accélérer cette nécessaire intégration économique.

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