Les pays membres de l'Opep se retrouveront le 29 novembre au Caire pour des consultations autour des turbulences que connaît le marché pétrolier et pour essayer d'endiguer la brutale chute des prix du baril.Le président de l'Opep et ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a indiqué hier en marge de la cérémonie d'ouverture de la sixième Conférence stratégique internationale (CSI6), qu'il avait demandé ces consultations au Caire, ajoutant cependant que "je ne peut pas vous dire les sujets de discussions ". Selon lui, "nous sortirons avec des recommandations qui ne seront pas nécessairement des recommandations de cette réunion (celle du Caire) mais celle de la conférence d'Oran". Cette précision du président de l'Opep pourrait suggérer que les membres de l'Organisation n'auront pas à prendre de décision quant au niveau de production lors de cette réunion du Caire. D'autant que M. Khelil a souligné que les informations sur les effets de la baisse du 24 octobre ne seront pas connues avant début décembre. En somme, l'Organisation ne sait toujours pas si la baisse du mois dernier, effective depuis le 1er novembre, est suffisante. Le 17 décembre nous aurons les informations sur la demande réelle et celles relatives à la baisse de chaque pays, a ajouté M. Khelil qui précise qu'à partir de ce moment " nous prendrons la bonne décision". Concernant les prix du pétrole, le ministre a estimé qu'il fallait relativiser cette question. Il rappellera que pour l'Opep le prix raisonnable reste dans la fourchette de 70 à 90 dollars. Des prix qui assureront les investissements sur les gisements coûteux dans le monde à l'exemple des sables bitumineux au Canada. M. khelil a tenu à préciser sur ce chapitre des prix du pétrole que la moyenne des prix sur les années 2000/2007 tourne autour de 50 à 60 dollars. L'année 2008 devra être, selon lui, exclue dans le calcule de cette moyenne car, ajoute-t-il, cette année a été exceptionnelle où les prix ont échappés aux fondamentaux et où "on n'a maîtrisé rien du tout". Sur un autre chapitre, le ministre de l'Energie et des Mines, a indiqué que les discussions sur l'accord stratégique qui devait être conclu avec l'Union européenne se poursuivent. La présence en Algérie de la commissaire européenne à la Concurrence, Mme Neelie Kroes, a permis aux deux parties d'aborder le sujet. Cependant aucune échéance n'a été définie pour le paraphe de cet accord. M. Khelil a indiqué dans ce sens que deux experts de l'UE sont attendus prochainement à Alger pour continuer les discussions. Par ailleurs, le ministre a annoncé que la future loi sur le nucléaire devra soumise au circuit législatif dès début 2009. Une fois cette loi effective, elle encadrera tout le processus du développement du nucléaire civil en Algérie. Il sera ainsi question de la création, outre l'agence de sûreté et de sécurité, d'une société en charge du volet technique (production d'uranium et électricité). Le ministre de l'Energie et des Mines a enfin confirmé la présence de l'Algérie le 23 décembre à Moscou dans le cadre des discussions sur le Forum des pays producteur de gaz. Le ministre a tenu, à l'occasion, à préciser que le Forum ne se dirige pas vers une Opep du gaz. Il n'y aura pas d'Organisation calquée sur l'Opep, a souligné M. Khelil. Il rappellera que le groupe de travail installé à Doha sous la coupe de la Russie présentera son travail lors de cette réunion de Moscou. Pour M. Khelil, " l'Opep du Gaz n'est pas dans l'intérêt des pays producteurs".