La cinquième réunion des ministres des Transports des pays de la Méditerranée occidentale (GTMO 5+5, s'est ouverte, lundi à Gammarth (Tunisie). Présidée par le pays hôte pour la période 2007/2009, cette rencontre a porté sur les moyens de financer et de concrétiser plusieurs projets de transport prioritaires et d'infrastructure, dans la perspective de la mise en place d'un réseau de transport multimodal pour la méditerranée occidentale.Ces projets prioritaires de coopération entre le groupe GTMO 5+5 et l'Union européenne, concernent la modernisation et l'interopérabilité de l'axe ferroviaire trans-maghrébin reliant Tunis-Alger-Casablanca et l'amélioration de ses services, la réalisation d'une étude de faisabilité du train maghrébin à grande vitesse dénommé TGVM reliant Tripoli à Casablanca via Tunis et Alger, ainsi que l'examen de la possibilité pour l'Union Européenne de financer des maillons transfrontaliers dans la réalisation de l'autoroute de la mer en Méditerranée Occidentale. La Tunisie a, à cet effet, présenté sa candidature à l'UE sur les axes Radés-Marseille/ Radés-Génes.Ouvrant la rencontre, M Abderahim Zouari, ministre tunisien du Transport, a souligné l'évolution des relations euro-méditerranéenne d'une approche axée sur les accords de partenariat à la politique de voisinage, appelée à progresser vers un "statut avancé" pour les pays sud-méditerranéens, ce qui reflète une volonté partagée de réaliser des objectifs communs de développement de la stabilité et de la paix. Il a mis en exergue le rôle de l'infrastructure de base dans la réalisation de l'intégration économique et l'impulsion du développement, faisant remarquer que "le financement est un élément dans la concrétisation des objectifs en la matière.Malgré les efforts déployés par les institutions de financement internationales et la Commission européenne pour la mobilisation de ressources financières supplémentaires et la mise en place de nouveaux mécanismes de financement pour les projets d'infrastructures, tels que la FEMIP (facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat), la facilité d'investissement voisinage (FIV), outre les facilités d'investissement dans les projets propres à vocation écologique, la problématique du financement reste posée, notamment pour les crédits concessionnels", a commenté le ministre tunisien. Il a également fait observer que les différences au niveau du volume d'aides octroyées par l'Union européenne par habitant, varie de 1 à 40 entre les pays candidats à l'adhésion à l'Union et les pays de voisinage.Les derniers bouleversements sur les marchés financiers ont démontré, a-t-il relevé, "la fragilité de l'économie financière, ce qui constitue une occasion de développer davantage l'économie réelle, par le renforcement des financements destinés aux projets d'infrastructures de base".Cette réunion a englobé dans ses travaux l'ensemble des domaines et projets de coopération avec l'UE, en matière de transport, notamment les autoroutes de la mer en Méditerranée, la création d'un institut de formation aux métiers de la mer, la dépollution de la mer Méditerranée, la mise en place d'un système intégré de contrôle du trafic maritime, de surveillance des activités en mer et d'assistance en cas de détresse ou d'accident maritime. Cette coopération intéressera, encore, la mise en place d'un système intégré d'échanges de données informatisées relatives au transport maritime des marchandises (EDI), outre l'identification et la mise en œuvre d'un système d'indicateurs de mesures de la qualité de services dans les aéroports méditerranéens.Antonio Tajani, vice-président de la Commission européenne, chargé des transports a indiqué que "les objectifs escomptés sont la création d'un réseau multimodal trans-méditerranéen de transport et l'établissement dans le cadre de la coopération euro-méditerranéenne, de plans d'action régionaux en matière de transport et d'infrastructure, outre l'œuvre commune devant être entreprise pour l'harmonisation des textes réglementaires".Ces projets seront proposés au Forum euro-méditerranéen qui se tiendra à Bruxelles au mois de décembre.Le vice-président de la Commission européenne a relevé l'importance de se pencher ensemble sur la liste des projets d'infrastructures prioritaires à réaliser en commun, indiquant avoir engagé des discussions avec les institutions de financement internationales et la Banque européenne d'investissement pour le financement de ces projets. Il a affirmé l'engagement de l'Europe à apporter l'aide nécessaire à la création d'un réseau trans-africain des transports, qui débutera par le réseau sud-méditerranéen.Habib Ben Yahia, secrétaire général de l'UMA, a souligné, de son côté l'importance d'approfondir la réflexion commune pour la mise en place d'un réseau trans-méditerranéen, relevant la volonté politique de tous les pays de mettre ce domaine vital au service du développement. Il a mis l'accent sur l'importance de rechercher les financements nécessaires pour la concrétisation des projets maghrébins en matière de transport et notamment le train trans-maghrébin dont les lignes seront doublées et électrifiées pour porter sa vitesse à 160 KM/h.Créé en 1995, dans le cadre du processus de Barcelone, le Groupe des ministres des Transports de la méditerranée Occidentale (GTMO) a pour objectif de mettre en place un cadre de concertation dans la région de la méditerranée occidentale et de contribuer au développement du partenariat euro-méditerranéen dans ce domaine. Constitué initialement des sept pays de la région (4+3) à savoir, l'Espagne, la France, l'Italie, le Portugal, la Tunisie, l'Algérie et le Maroc et par la Commission de l'Union européenne en tant qu'observateur, le GTMO a vu son nombre d'adhérents augmenter lors de la présidence tunisienne, avec l'adhésion de la Libye, Malte et de la Mauritanie. Depuis mars 2007, il est désormais appelé le GTMO 5+5.