Il est bien sûr désolant de faire le constat qu'il y a des pays qui se sont rassemblés en tant qu'espaces régionaux pour adopter des positions communes face à la crise financière dite internationale, et que dans d'autres espaces, ce sont des départs en solitaire. La crise, toute crise d'ailleurs, s'aborde avec un besoin de solidarité qui renforce les capacités à négocier et qui réduit les vulnérabilités. Quand bien même les pays européens aient adopté des solutions adaptées à chaque cas spécifique, un consensus large s'est d'abord dégagé sous la direction et l'impulsion du président français qui a réussi un instant à nous faire croire que l'Union européenne a déjà avancé de beaucoup dans l'application du traité de Nice, alors que ce traité constitutionnel a encore enregistré un référendum négatif de la part d'un pays.Avec quelle ensemble régional l'Algérie aurait-elle pu faire avancer sa cause par exemple, une cause non spécifique, mais partagée ?Pas dans le cas de l'Union pour la Méditerranée qui ne se présente pas comme un espace géopolitique cohérent et également comme un espace géoéconomique que le processus de Barcelone n'a pas encore réussi à construire avec des relations de solidarité.L'Union africaine ? L'Union maghrébine ? La ligue arabe ? Dans l'espace des relations sus-sud ?Par le biais pourtant du groupe des 5+5, des avancées sont enregistrées dans la mesure où les pays maghrébins abordent bien des questions d'intérêt commun. Dans ce groupe, se sont rencontrés souvent les ministres des Affaires des affaires étrangères, ceux de la Défense, ceux également de l'Intérieur, mais on ne parle pas de ceux de l'Economie, alors que bien des espoirs étaient fondés lors de l'annonce de la naissance du Grand Maghreb, d'abord à Zeralda en juin de l'année 1988, puis de l'année d'après à Marrakech.Des employeurs des pays maghrébins s'étaient réunis dernièrement, mais c'est d'abord tout un environnement juridique à construire pour avancer au moins sur des rapprochements économiques. Processus de Barcelone dans le cadre d'une coopération euro-méditerranéenne d'un côté, groupe des " 5+5 " de l'autre, initiative américaine Einzeinstat en supplément, mais pas encore d'avancée décisive vers la construction d'un Maghreb de l'économie. La tentative s'avèrerait plus laborieuse encore pour la construction d'un espace de coopération économique arabe à la hauteur des objectifs portés par la Ligue arabe.