Serait-il rationnel de se dire, encore une fois, qu'il faudrait compter sur soi-même, devant le constat que la crise financière internationale est suivie d'une récession économique des pays desquels on attendait à la fois un grand flux d'IDE et une prise de participation importante dans le capital de nos entreprises pour accéder au transfert de technologie et assurer notre développement ? Compter sur soi dans un contexte de diminution drastique du prix du baril de pétrole ? Avions-nous jamais compté sur nous-même depuis qu'un slogan a été lancé mais pas traduit en politique d'action ? De toute façon, on ne se développe pas tout seul en tant que pays, mais le développement devrait se faire dans la complémentarité entre pays liant leur sort. Il est évident que c'est dans un cadre régional qu'on coopère pour le développement. Les pays européens, qui sont plus performants que nous, plus "technologiques" que nous, avaient bien commencé par s'entraider et lier leurs économies au sein de la Communauté économique européenne. Les pays du Maghreb ont peut-être tous les cinq (tous les six ?) atteint leurs limites dans ce que chacun peut faire tout seul, et qu'ils devraient maintenant décupler leurs efforts en mettant en commun leurs moyens. D'ailleurs, c'est de l'extérieur de l'espace Maghrébin que parviennent les impulsions au rapprochement, à la construction du Maghreb économique. Dans le processus Euromed de Barcelone, tout tendait à créer un espace maghrébin d'échanges et une zone de libre-échange. Il y eut également l'initiative américaine Eisenstat qui recommandait de construire le Maghreb à partir d'abord de la Tunisie, de l'Algérie et du Maroc avant de s'élargir au reste du Maghreb. On a vu avec quelle belle cohésion les pays de l'UE et même ensuite ou plutôt parallèlement au sein de l'Alliance, se sont concertés à plusieurs reprises pour faire face ensemble à la crise internationale.