Face à un marché de plus en plus libéral et à une concurrence déloyale, l'Eniem, leader national dans le secteur de l'électroménager, arrive à tenir le coup.Cette entreprise publique, et après des années difficiles, prévoit, pour l'exercice 2008, un chiffre d'affaires de 5,4 milliards de dinars, en hausse de 18,15% par rapport à l'année 2007, selon des indications fournies par son P-DG, Dahmane Yadaden. A en croire ce dernier, l'Eniem fait partie des 250 entreprises publiques jugées "solvables" et sélectionnées par le gouvernement pour effacer leur dette, qui sont estimées à 16 milliards de dinars, rien que pour cette entreprise, dont 13,4 milliards de découvert auprès des banques. Le dossier de prise en charge des dettes de l'entreprise par le gouvernement pourrait aboutir dans moins de trois mois, selon Yadaden. Ce qui a motivé cette entreprise pour augmenter les salaires de ses 2 300 travailleurs. Chose qui a été gelée depuis 2001, selon le P-DG, en raison des difficultés financières de l'entreprise. Durant les années 1990, l'Eniem fermait fréquemment ses portes faute de matières premières. Dix ans après, l'entreprise était frappée par un attentat terroriste, détruisant, le bloc administratif du complexe de Oued Aïssi. Pour nombre d'observateurs, c'était le début de la fin d'un géant de l'électroménager, et une grosse perte pour la région, notamment en ce qui concerne le chômage. Sans moyens financiers pour s'approvisionner en matières premières, l'année 2000 était celle ou l'activité de l'entreprise était au plus bas. A plusieurs reprises, les travailleurs ont été mis au chômage technique. Dahmane Yadaden, installé en 2001, avait estimé alors qu'il était urgent de mettre en place des normes de qualité, comme c'est le cas en Europe, pour tous les produits importés ou fabriqués en Algérie. Le P-DG faisait allusion à la concurrence déloyale qui régnait à l'époque, face à un marché national inondé de réfrigérateurs, cuisinières et climatiseurs importés ou montés localement, et qui souvent ne répondaient à aucune norme de sécurité ni de qualité. Les pouvoirs publics ont décidé alors de réagir en gelant la dette de l'entreprise. Le résultat ne s'est pas fait attendre. En trois ans, le chiffre d'affaires a quasiment doublé, passant de 2,6 milliards de dinars à 5,4 milliards de dinars. L'entreprise commençait alors à reprendre des parts de marché et à écouler ses stocks. Elle est même arrivée à exporter une bonne partie de ses produits vers l'Afrique.