« A partir de 2002, suite au gel du découvert bancaire décidé par les pouvoirs publics, nous avons pu assurer notre approvisionnement, ce qui a permis à l'entreprise de redémarrer », nous confie le PDG de l'ENIEM, M. Yadaden Dahmane, à propos de la situation de l'entreprise qu'il dirige depuis quatre années. En termes plus clairs, l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (ENIEM), dont le complexe industriel est à la zone industrielle de Oued Aïssi (7 km à l'est de Tizi Ouzou), a été jusqu'à 2001/2002 à genoux. Handicapée par un endettement immense, fragilisée par des conflits à répétition et privée souvent de matières premières, l'ENIEM arrivait difficilement à fonctionner. Alors que le marché national était inondé de produits étrangers, notamment le réfrigérateur et la cuisinière, les produits ENIEM n'attiraient plus le consommateur. Pour faire face à la concurrence et reconquérir le marché, « nous avons procédé à un relookage de nos produits, surtout le réfrigérateur, et nous avons tablé sur une campagne marketing très forte », nous dit M. Yadaden. Plein régime De 2002 à 2004, la production et l'activité de l'entreprise connaissent une évolution positive. Ce qui fait dire au PDG qu'en 2004, en termes de production et de vente, la situation a été très bonne et l'ENIEM tourne aujourd'hui à plein régime. M. Yadaden est nommé à la tête de l'entreprise en 2001. « Personne ne voulait diriger l'entreprise. Moi, on m'a imposé cette mission que j'ai fini par accepter après avoir reçu le soutien des cadres et travailleurs de l'entreprise », nous dira M. Yadaden, dont la démarche peut être résumée en deux mots : rigueur et collaboration. Le PDG constitue une équipe formée de cadres de l'entreprise et du partenaire social pour relever le défi : sauver l'ENIEM et lui permettre de reprendre ses parts de marché. « Nous avons instauré la confiance. Et tous les travailleurs ont adhéré à la politique de l'entreprise », déclare M. Yadaden avec la fierté d'avoir réussi avec son équipe à faire redémarrer la machine ENIEM. Pertes de change Si les voyants sont au vert, l'entreprise traîne toujours un handicap, celui de l'endettement qui a asphyxié pas mal d'entreprises publiques. Avec 12,5 milliards de dinars, l'ENIEM paie chaque année près d'un milliard de dinars d'intérêts sur sa dette à la banque. Près de la moitié de cette dette découle des pertes de change suite aux différentes dévaluations du dinar au cours des années 1990. « Tant qu'il y a les frais financiers à payer, l'entreprise reste déficitaire quels que soient ses résultats en termes de production ou de vente », nous précisera M. Yadaden. C'est une entreprise déstructurée financièrement. Dans un marché national ouvert à la concurrence, l'entreprise n'avait pas les mêmes chances que ses concurrents, notamment les opérateurs qui se sont lancés dans le montage des produits électroménagers. « Nous avons toujours dénoncé le système du CKD et, après avoir bataillé fort, nous avons réussi à avoir les mêmes droits de douane », déclare M. Yadaden. Aujourd'hui, le géant de l'électroménager écoule facilement toute sa production et il arrive que celle-ci arrive à peine à satisfaire la demande nationale. L'ENIEM produit plusieurs modèles de réfrigérateurs, de cuisinières et de climatiseurs au complexe de Oued Aïssi. Elle possède une unité à Miliana, wilaya de Aïn Defla, où elle produit des sanitaires (baignoires, éviers, lavabos...). L'ENIEM possède une filiale (FILAMP) située à Mohamadia, wilaya de Mascara, qui produit divers modèles de lampes. En plus de la production, l'entreprise possède une unité commerciale à Oued Aïssi, cinq dépôts de vente à Tizi Ouzou, Aïn Defla, Mascara, Hamiz (Alger) et Annaba. Son réseau de vente est constitué de plus de 200 agents à travers le territoire national, qui assurent aussi le service après-vente.