En raison de la spéculation surtout et des prix élevés du foncier, le prix final du logement neuf continue sa montée. En dépit des baisses enregistrées récemment sur les cours de plusieurs matériaux de construction, notamment le ciment et le rond à béton, cette situation n'a toutefois pas eu des répercussions immédiates sur le prix. "Il y a eu, effectivement, un décroissement des cours de certains matériaux de construction comme le rond à béton, dont le prix du quintal a été ramené à 4.200 dinars dans les marchés de gros après avoir dépassé la barre des 12 000 DA au début de l'année en cours", a communiqué à l'APS un représentant d'une agence de promotion immobilière ayant participé à la deuxième édition du Salon international du logement et de l'immobilier (logimmo), inaugurée jeudi dernier à Alger. Selon le même interlocuteur "cette baisse n'aura pas, cependant, d'effets immédiats sur le prix final du logement qui devrait se stabiliser à des niveaux très élevés s'il ne continuerait pas d'augmenter sur le court et moyen termes", a-t-il ajouté, en signalant, que plusieurs raisons sont derrière la hausse constante du prix du logement neuf, "notamment la pénurie de certains matériaux et la spéculation dans leur distribution mais surtout la flambée des cours de l'immobilier". "Tout effet baissier du décroissement, annoncé ces dernières semaines par les pouvoirs publics, des prix de matériaux de construction, a été vaporisé parfois par le refus des usines d'approvisionner les promoteurs des quantités demandées, ce qui s'est traduit par une pénurie de ces matériaux, particulièrement à l'intérieur du pays et accusant un retard dans le délai d'exécution des projets engagés", a-t-il poursuivi. La spéculation, pratiquée par certains intervenants dans le secteur immobilier, dans la distribution de ces matériaux, a également une part assez importante de responsabilité dans la stagnation des prix de logement hors de la portée de plusieurs franges de la société. Selon un opérateur dans le développement du logement familial, engagé dans la réalisation de projets immobiliers au centre et à l'est du pays, "ce phénomène de pénurie a favorisé les pratiques de spéculation et de monopole dans la distribution de matériaux adoptées par certaines parties qui alimentent constamment leurs stocks au détriment des besoins réels du marché du logement". Un autre genre de spéculation, qui a, lui aussi, participé au renchérissement du prix du logement, a été déploré cette fois-ci par un promoteur spécialisé dans la réalisation d'appartements grand standing dans l'Algérois. Il s'agit de la flambée des cours du mètre carré (m2) du foncier et qui consomme la quasi-totalité des investissements engagés par le promoteur destinés à la construction. "Il y a quelques années, un F3 à Aïn Naâdja, à titre d'exemple, valait entre 2 et 2,5 millions DA car le prix du m2 du foncier ne dépassait pas les 8 000 DA, alors qu'actuellement vous ne pouvez pas accéder à un logement du même standing à un prix inférieur à huit millions de DA", a expliqué le représentant de cette agence, en avançant avoir récemment acquis une assiette de plusieurs centaines de m2 à Ain Naâdja pour un prix unitaire de 30 000 DA. Pour rappel, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, avait affirmé, jeudi, à l'occasion de l'inauguration de la deuxième édition de logimmo, avoir constaté une baisse des prix des matériaux de construction. "Nous sommes dans une tendance de décroissement des prix et je pense que c'est un bon signe pour la reprise totale de nos projets et une accélération du rythme de la construction", a-t-il indiqué.