Plus de 96 000 tonnes de pommes de terre ont été déstockées depuis le début de l'opération de déstockage qui a commencé le 10 octobre dernier, dans le cadre du Système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac). Sur une quantité totale de 121 000 tonnes, stockée dans le cadre de ce système entre juillet et août derniers, 96 500 tonnes ont été écoulées au 26 novembre, a indiqué le sous-directeur de l'organisation des marchés et de la régulation du ministère. Selon le même le responsable, ce système interviendra à chaque fois qu' il y a un surplus de la production et une baisse importante du prix du produit et il a souligné que grâce à ce dispositif, les prix de la pomme de terre sont restés stables, notamment, pendant la période de soudure (septembre, octobre et novembre). Durant le mois de novembre de cette année, le kilo de pomme de terre est cédé en moyenne à 35 DA, contre 60 durant la même période de 2007 et 50 DA l'année d'avant. Ce renchérissement était dû, notamment, à l'indisponibilité de la semence au niveau du marché international, ce qui a engendré une mise en place tardive de la production nationale. L'Algérie a dû importer quelque 100 000 tonnes de pommes de terre en 2007 pour combler le déficit en la matière. Ainsi pour ne pas tomber dans les mêmes circonstances, un programme intensif a été mis en place fin 2007, début 2008, en vue d'assurer la disponibilité de la semence et des intrants nécessaires pour la production. L'amélioration des conditions en 2008 a créé, toutefois, le paradoxe, à savoir un surplus de la production engendrant la chute du prix de la pomme de terre sur le marché. Le prix de ce produit de première nécessité avait baissé dans certaines régions du pays, notamment à Ain Defla, Tiaret, Blida et Mascara, jusqu'à 10 DA le kilo l'été dernier. Face à cette dégringolade des prix, les pouvoirs publics ont décidé alors de réguler le marché de la pomme de terre en mettant en place le Syrpalac, en vue d'enrayer la chute des prix qui commençaient déjà à menacer les revenus des agriculteurs. Selon la même source, le ministère de l'Agriculture va organiser au moins 8 cycles de formation au profit de tous les acteurs de la filière, à savoir, les agriculteurs, les stockeurs, les agents d'assurances ainsi que le personnel de l'administration ayant participé à l'encadrement de l'opération de régulation. Ce programme de formation, qui sera dispensé par les instituts techniques spécialisés dans les cultures maraîchères et ceux du froid, débutera mi-décembre prochain. Il est prévu d'organiser trois cycles à l'est du pays, trois à l'ouest et deux au centre, a précisé le responsable en indiquant que 200 intéressés se sont déjà inscrits. Outre la connaissance des techniques des différentes opérations d'intervention, cette formation a pour objectif de mettre en relation tous les acteurs intervenant dans cette filière stratégique pour discuter et échanger des informations. "Nous voulons une meilleure coordination des différents maillons de la chaîne pour qu'ils travaillent ensemble sans avoir besoin, à long terme, de l'intervention de l'Etat", a-t-il expliqué. Il est à noter, par ailleurs, qu'outre l'absorption du surplus de la production, le Syrpalac était conçu pour protéger les revenus des agriculteurs et mettre les quantités stockées sur le marché à des moments étudiés afin de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs. Quelque 270 opérateurs publics et privés se sont engagés dans cette opération qui a permis de stocker quelque 120 000 tonnes de pommes de terre.