Les responsables de l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) ont indiqué que les deux ports de Béjaïa et Marseille comptent développer le roulier (la remorque), qui reste modeste entre les deux bords. L'expérience, amorcée en 2007 avec la Société nationale corse méditerranée (SNCM) pour la promotion d'un concept novateur, appelé "Ropax", abréviation anglaise désignant le transport combiné de passagers et marchandises grâce au matériel roulant (remorques), n'a pas donné l'effet escompté, celle-ci s'étant estompée du fait du retrait de cette entreprise de la ligne Béjaïa-Sète pour manque de rentabilité. La vigueur des échanges commerciaux entre le centre de la Méditerranée et le reste du monde, et les opportunités d'affaires qu'elle laisse supposer, d'une part, et le dynamisme qui caractérise l'économie algérienne, d'autre part, plaident en faveur de la reprise en main de ce service maritime qui a le mérite, note-t-on, d'être plus pratique que le conteneur dans plusieurs aspects. La formule, a-t-on expliqué, présente l'avantage d'être peu coûteuse en terme d'investissement, simple dans sa mise en œuvre, et permet un gain de temps considérable en matière de traitement de la remorque et des séjours à quai des navires. L'axe de service Marseille-Béjaïa, assuré par une noria d'armateurs parmi lesquels figurent la CNAN MED (roulier) et CMA/CGM (conteneurs), a absorbé, en 2007, un trafic de 144 834 tonnes, essentiellement composé de navires à conteneurs et rouliers, soit 19% des échanges entre les ports français en général et Béjaïa, le reste du trafic en provenance de l'hexagone étant pour l'essentiel des vracs solides, acheminés depuis le port de Rouen. "Il y a un potentiel à développer, qu'il s'agisse du roulier ou du conteneur", a assuré M. Achour, P-DG adjoint de l'EPB.