Par Mohamed Latrech La chute inexorable de la demande demeure la problématique essentielle du marché du pétrole et du coup, des pays de l'Opep. Le baril de pétrole est passé mercredi dernier sous la barre symbolique des 45 dollars. Le niveau des réserves américaines de produits pétroliers est en chute. La baisse surprise des stocks américains de produits pétroliers n'a pas convaincu grand monde. L'effondrement des stocks d'essence est due essentiellement au ralentissement des opérations de raffinage, les marges sont tellement faibles qu'elles découragent la production de carburant. Quant à la baisse la plus importante - moins 1 700 000 barils pour les produits distillés, gazole et fioul (confondus), elle est ordinaire au moment où le froid s'installe. Pour enrayer l'effondrement des cours, l'Opep clame haut et fort son intention de réduire une nouvelle fois sa production lors de sa prochaine réunion prévue le 17 décembre à Oran. Le président de l'Opep, Chakib Khelil, parle de facteurs psychologiques qui " prévalent sur le marché et auprès des pétroliers, à savoir les prévisions des analystes du niveau de la réduction de la production, ainsi que la prévision d'une baisse de la demande à 200.000 barils par jour au premier trimestre 2009" Pour avoir un réel impact, il faudra frapper un grand coup estiment plusieurs analystes indépendants, c'est-à-dire abaisser de deux millions de barils par jour l'offre du cartel. Mais pour que ce grand coup porte, les pays membres doivent d'abord démontrer qu'ils respectent les engagements pris et ce n'est pas gagné. Le Nigéria, qui a déjà réduit sa production de 113 mille barils par jour a brandi cette fois-ci, la menace de boycotter le cartel si les autres membres ne respectaient pas les engagements pris. La dernière coupe du mois d'octobre qui était à hauteur de 1 500 000 barils par jour, - n'a été réalisée qu'à 66 %. Alors que, pour que les choses commencent vraiment à bouger ; il faudrait au moins arriver à 80 % de réalisation. Pour la plupart des pays membres, qui ont engrangé des réserves financières importantes au cours de ces années de hausse fabuleuse des cours et de la demande, cela ne pose pas trop de problèmes. En revanche, pour ceux qui ont dépensé sans compter, se conformer à la discipline du groupe est moins aisé. D'où la problématique d'un consensus. Quant à l'Arabie saoudite et le pays d'Hugo Chavez, ils prennent le temps de réfléchir…