L'opération de réaménagement de la source de Takouka près de la petite agglomération d'El-Allig, située à 20 km de la commune de Oultem (M'sila), a été achevée à la mi novembre par les services de l'hydraulique, apprend-on auprès de ces services. Cette opération s'inscrit, notent-ils, dans le cadre de la stratégie de revalorisation des sites hydriques présentant un triple intérêt historique, naturel et touristique. D'un coût de 3,1 millions de DA, le projet a porté sur la reconstruction de la source par le recours à des matériaux locaux, chose, note-t-on, qui a permis de préserver l'aspect authentique de cette structure. Selon des habitants de la région, la source de Takouka a été aménagée au début du siècle passé par des habitants et des éleveurs transhumants qui séjournaient en été sur le site et utilisaient l'eau pure de la source pour étancher leur soif. Le recours à la transhumance par les habitants eux-mêmes de la région vivant essentiellement d'élevage a fait que la source "repose" pendant les périodes de déplacements limitant ainsi son exploitation aux seules personnes sédentaires. Depuis les années 1940, le site devient une attraction pour les touristes traversant la région. Les habitants de El-Allig espèrent aujourd'hui que cette réhabilitation de la source puisse rétablir les flux des visiteurs attirés par la nature pittoresque de la région. Les habitants souhaitent en outre que les services des travaux publics et ceux de la construction et l'urbanisme emboîtent le pas à la direction de l'hydraulique. Ils préconisent dans cette perspective le renforcement du vieux pont donnant accès à la source qui risque, selon eux, de s'effondrer dès les moindres torrents. Les habitations entourant le site de la source ont vieilli et nécessiteraient, estiment-ils, des travaux de requalification dans le respect de leurs normes architecturales. La région fournit, par ailleurs, une pierre aujourd'hui utilisée dans la décoration des constructions notamment par les habitants de Boussaâda, relèvent les mêmes habitants. De structure calcaire, cette pierre est à la fois légère et solide. Sa couleur blanche virant vers le jaune permettrait en outre de faire l'économie de la peinture car, notent-ils, "un peu de vernis suffirait à augmenter sa brillance". Des gisements de gypse encore inexploités faute d'initiatives à même d'attirer les investisseurs potentiels existent dans la région, soulignent ses habitants qui affirment que les sites historiques, thermaux et touristiques y sont également légion. Les responsables de la commune indiquent, pour leur part, que l'absence de ressources financières propres réduit cette collectivité à une dépendance viscérale vis-à-vis des subventions publiques. Malgré sa situation au milieu d'un décor naturel diversifié et sa proximité du chef-lieu de la commune de Oultem sur la RN-46 reliant M'sila à Biskra, El-Allig semble cacher toutes ses potentialités qui n'attendraient qu'à être mises en valeur. Pour les responsables locaux, des projets structurants restent à mener dans la région dont notamment la construction de la route la reliant à Boussaâda et l'intégrant au circuit touristique qui commence par la ceinture de Boussaâda, longe son séculaire oued et traverse une multitude de sites naturels enchanteurs jusqu'à El-Allig. D'autres routes sont préconisées pour désenclaver cette localité dont notamment le chemin de wilaya-5 et le chemin de wilaya raccordant El-Allig à la RN-46, ajoute-t-on de mêmes sources qui estiment que pareils actions sont vitales pour dévoiler les richesses naturelles mais aussi les traditions notamment culinaires de la population locale célèbre surtout pour la qualité de son méchoui.