Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a appelé, lundi soir, à Addis-Abeba à la tenue d'un sommet africain sur la problématique “cruciale” de l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. “Il me paraît important que nous nous saisissions, à la faveur de l'un de nos prochains sommets, de la problématique, cruciale pour notre continent, de l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques”, a déclaré le président Bouteflika dans une allocution au 8e Sommet de l'Union africaine (UA). Dans une allocution sur "La science, la technologie et la recherche scientifique au service du développement", Il a affirmé que les applications pacifiques de l'énergie nucléaire 'pouvaient aider à "réduire les souffrances" des populations africaines. Il est à souligner que la conférence, tenue à Alger sur la contribution de l'énergie nucléaire à la paix et au développement durable, la première du genre, est venue rappeler l'intérêt de l'Afrique pour l'application de cette énergie dans les domaines de la santé humaine et animale, de l'agriculture, des ressources en eau et de l'électronucléaire. C'est pour participer à l'effort collectif de sensibilisation des pays africains à la nécessité de l'intégration dans leurs plans de développement, de la dimension de la science et de la technologie, que l'Algérie a pris l'initiative d'organiser, les 9 et 10 janvier, et en collaboration avec l'AIEA, la Conférence régionale africaine de haut niveau sur le thème de "la contribution de l'énergie nucléaire à la paix et au développement durable". Il a rappelé dans ce cadre, que la conférence d'Alger a été un témoignage fort de l'engagement résolu des pays africains en faveur d'un désarmement général et complet et de leur volonté réaffirmée de faire du continent africain, à travers le traité de Pelindaba, une authentique zone exempte d'armes nucléaires. Elle a été aussi l'occasion de réaffirmer leur attachement à leur droit légitime d'accéder à l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. A travers cette conférence, les pays africains ont rappelé avec force que les véritables menaces qui pèsent sur le continent africain ne sont pas celles des armes de destruction massive, mais bien celles, amplement plus dévastatrices que sont la famine, la pauvreté, les maladies pandémiques et les difficultés d'accès à l'eau potable, pour lesquelles justement, les différentes applications pacifiques de l'énergie nucléaire peuvent apporter des solutions et contribuer ainsi à réduire les souffrances qu'endurent au quotidien les populations africaines. Le président Bouteflika a souligné que la Commission de l'Union africaine y a été fortement représentée, ce qui atteste de l'importance qu'elle accorde à l'élargissement de l'accès par l'Afrique aux utilisations pacifiques du formidable potentiel de l'atome. Par ailleurs, et en complément au renforcement de la coopération avec l'AIEA, il a souhaité que la Commission continue à manifester son intérêt pour les utilisations pacifiques de l'atome, notamment en explorant la possibilité d'une coopération et d'un partenariat avec l'instrument intergouvernemental régional qu'est l'Accord régional de coopération pour l'Afrique sur la recherche, le développement et la formation dans le domaine de la science et de la technologie nucléaires (AFRA). Le chef de l'Etat a, également, affirmé que la coopération Sud-Sud renferme un gisement considérable de possibilités et d'opportunités d'échanges, de coopération et de partenariat que l'Afrique se doit d'exploiter. Outre les possibilités qui s'offrent aux pays africains sur une base bilatérale, notamment, la science et la technologie pour en faire des domaines stratégiques de coopération, "nous devons accorder l'intérêt voulu aux échanges avec les pays et les ensembles en Asie et en Amérique latine". En outre, Il a suggéré de proclamer 2007, "Année de la science et de la technologie en Afrique", et que la Commission présente, une fois par an, un rapport d'étape sur l'évolution de la mise en œuvre du plan d'action consolidé de l'Afrique en matière de science et de technologie. Le chef de l'Eat a évoqué la nécessité de renforcer et d'élargir la coopération intra-africaine en matière de science, de technologie et de recherche en développement. Dans ce cadre, il a noté que l'objectif d'allouer, au moins, 1 % du produit intérieur brut (PIB) à l'horizon 2010, dans les pays africains respectifs, à la science et à la technologie représente un investissement majeur aux retombées bénéfiques certaines pour l'ensemble de la région. L'Afrique doit commencer par dégager des fonds propres en vue de s'approprier ses programmes. Ces fonds pourraient être complétés par d'autres ressources à mobiliser auprès de diverses sources. Le secteur privé, les fondations mais aussi les partenaires au développement pourraient accompagner l'Afrique dans ce dessein d'importance et l'appuyer dans la réalisation de son programme.