Le processus d'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est indubitablement marqué par une lenteur et ce, en raison de la confrontation d'intérêts nationaux et ceux des pays membres. Effectivement, les négociations portant sur l'adhésion de l'Algérie à ce système multilatéral ont traîné et pour cause principale, l'Algérie n'est pas prête à faire de concessions sur certains dossiers névralgiques. C'est du moins ce qu'a indiqué, hier à Alger, le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub. S'exprimant au cours d'une conférence de presse tenue au siège du ministère le premier responsable chargé du commerce, s'est montré catégorique quant à la protection des intérêts nationaux. "L'Algérie estime avoir donné le maximum d'efforts pour son accession à l'OMC. Au niveau des lois relatives au commerce extérieur, l'Algérie a amendé, rectifié et parfois même abrogé des règlements afin de mettre la législation algérienne au diapason avec les exigences des pays membres". D'autant plus que "l'Algérie a fourni un important effort concernant l'ouverture du marché aux produits et aux services", a-t-il ajouté. Par ailleurs, le ministre a indiqué que notre pays a reçu depuis quelques mois un paquet de 96 requêtes émanant essentiellement des Etats-Unis (63) et de l'Union européenne (33). Ces requêtes, selon lui, ont été dispatchées sur les secteurs concernés et que le comité en charge de ce dossier a élaboré les suites réservées aux requêtes qui ont été examinées par le comité gouvernemental présidé par M. Ahmed Ouyahia, ensuite les réponses ont été adressées aux membres de l'OMC. "Nous attendons leur réaction pour fixer la date du prochain round de négociations", a-t-il précisé. Pour ce qui est des questions qui demeurent en suspens actuellement, il y a la question récurrente relative au prix du gaz. A ce propos, les pays membres de l'OMC ont indiqué que Sonatrach vend du gaz industriel à des prix très bas et ceci est une subvention déguisée. Dans ce contexte, le ministre a indiqué que la comptabilité analytique de la structure du prix du gaz qui détermine avec exactitude que Sonatrach ne le vend pas à perte. "Nous ne ferons pas de concessions concernant ce dossier", a-t-il précisé. Autre dossier en suspens, celui relatif à la taxe intérieure de consommation (TIC) qui frappe les produits de luxe. Il y a également la question relative à l'interdiction de l'importation des véhicules d'occasion. A ce propos, le ministre a indiqué que "l'Algérie n'est pas un dépotoir pour les voitures de l'Union européenne". Pour la question relative au commerce d'Etat, l'OMC exige d'instaurer le droit de pratiquer le commerce extérieur sans être résident en Algérie. Pour la subvention à l'exportation des produits agricoles, l'OMC exige de revoir le fonctionnement du Fonds d'aide à l'exportation. A cela s'ajoute également la non divulgation des renseignements protégés des médicaments, le remplacement de la cession des terres par la concession ainsi que la loi conférant à l'Etat un taux de 51% dans les projets de partenariat. Le ministre précise qu'il s'agit là "de requêtes sur lesquelles on n'a pas encore trouvé de consensus".