Une kyrielle d'artistes algériens sont depuis dimanche dernier en Egypte, pour participer à la semaine culturelle algérienne au Caire, avec quelques œuvres censées englober la culture nationale. Dans leurs valises les artistes invités ont encore une fois emballé du folklore appris par coeur à force de le répéter par le ballet national, une institution créé en 1963, soit une année après l'indépendance et qui n'a à ce jour, pas encore fait la mue de son statique répertoire.Ce rendez-vous qui s'est ouvert lundi dernier à l'Opéra du Caire, se présente aussi comme un compte rendu ou plutôt une carte de visite de ce qui se fait chez nous en matière d'art. Même si le choix des menus et celui des invités demeurent tout à fait relatifs, il est certain que cette manifestation officielle contient un cru folkloriques censé simuler un exotisme du premier degré sans entraîner pour autant un quelconque questionnement. "C'est une occasion de montrer toute la richesse du patrimoine national et la vitalité de la créativité algérienne dans tous les domaines " a souligné dimanche depuis le Caire la ministre de la Culture, Khalida Toumi qui a ajouté que le programme allait être aussi riche que varié. "La semaine culturelle algérienne est une autre opportunité de faire mieux connaître notre patrimoine et notre culture ", a affirmé la ministre, relevant qu'elle s'inscrit dans le cadre d'une " politique de rayonnement de la culture algérienne à l'étranger ". Khalida Toumi a toutefois rappelé la mise en place de l'Agence nationale de rayonnement culturel, dont la mission première est de faire connaître la culture algérienne à l'étranger.A propos du programme de la manifestation, Khalida Toumi a insisté sur la qualité des activités prévues " qui mettent en valeur l'authenticité de notre culture et le génie de jeunes talents qui, tout en s'inspirant de la tradition, apportent avec brio une touche de modernité à leurs œuvres ". Elle a cité, à titre d'exemple, l'expérience d'un jeune designer de l'école des Beaux- Arts qui a travaillé avec des artisanes de tapis de Cherchell, pour créer de nouveaux modèles de tapis traditionnels avec un design très moderne. Cette touche de créativité est également présente dans les diverses activités au programme de la semaine, à l'image du ballet national - encore lui- considéré par la ministre, comme l'instrument privilégié pour illustrer à travers les différentes danses "la richesse du patrimoine algérien et les capacités de nos artiste,s à utiliser la création moderne dans la chorégraphie (...) les costumes ou la musique ". Le souci de faire connaître la richesse de la culture nationale est tout aussi présent dans le volet chanson, avec un programme composé de différents genres et animé par de grandes vedettes de la chanson algérienne, a-t-elle indiqué.La ministre a relevé que cet évènement est en outre une occasion pour promouvoir le " travail de valeur " réalisé par les jeunes talents. Elle a mentionné à cet égard " La tansout herostrate ", de Haidar Abdel Hossein, une pièce montée par des jeunes comédiens diplômés de l'école d'Art dramatique, une oeuvre de qualité qui a remporté le 1er prix décerné par un jury arabe, à la dernière édition du festival de théâtre professionnel. Pour le cinéma, il y a des classiques des années 70, mais également des créations récentes comme " Mascarade ", de Lyes Salem qui a été récompensé dans plusieurs festivals, et qui a été subventionné par l'Etat dans le cadre de " Alger capitale de la culture arabe, 2007 " . Par ailleurs a souligné Mme Toumi, des conférences sur la littérature et l'histoire ainsi que des soirées poétiques ont été organisées. S'agissant de l'édition et du livre, elle a précisé que plus de 300 titres édités en 2007 seront exposés. De plus, une exposition d'art contemporain sera organisée dans le cadre de la semaine culturelle, pour donner au public une idée de la vitalité des artistes algériens, a conclu la ministre de la Culture.