Les représentants des ministères de la Santé, réunis la semaine écoulée, au siège du secrétariat général de l'Union du Maghreb arabe (UMA) à Rabat ont convenu de lancer, au mois de mars 2009, un appel d'offres international pour l'achat collectif de médicaments (vaccins et sérums) dans les pays du Maghreb arabe. Les partenaires maghrébins ont, aussi, fixé la date du mois de mai 2009 pour l'ouverture des plis et l'examen des dossiers tandis que la sélection définitive de la meilleure offre est prévue au mois de juillet 2009. Cette coopération s'inscrit dans le cadre de la dynamisation des activités de la commission maghrébine chargée de l'achat collectif de produits pharmaceutiques dans les pays du Maghreb et l'extension de ses domaines d'intervention, en vue de fournir, au niveau de la région, des quantités suffisantes de médicaments répondant aux normes requises et d'un coût raisonnable. L'unification de l'opération d'approvisionnement en médicaments dans les pays maghrébins s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d'une décision issue du Conseil ministériel maghrébin de la santé dans sa 10éme session, tenue en Tunisie au mois de mai 2008. Plusieurs experts du domaine recommandent plutôt d'encourager leur production dans les pays du Maghreb tout en oeuvrant à maîtriser le coût des vaccins importés et à réaliser la complémentarité entre les compétences maghrébines en matière de gestion et de garantie de la qualité de ces produits vitaux. A noter que le premier achat mené au niveau des pays de l'UMA remonte à 1989. Les achats continuent encore entre la Tunisie, la Libye et la Mauritanie. L'Algérie s'est retirée des problèmes internes en 1996. Le Maroc s'est retiré aussi depuis 1994. Le premier achat groupé de médicaments a commencé en 1989. Il n'y a pas de secrétariat fixe. Le rôle du secrétariat est assuré à tour de rôle par la direction du médicament et de la pharmacie du pays hôte de la Conférence des ministres. Une commission composée de deux personnes par pays se réunit pour préparer le cahier des charges de procédure spéciale (liste des médicaments, spécifications techniques, aspects juridiques, aspects financiers, modalités d'analyses et de passation). Chaque pays envoie la liste de ses besoins en médicaments au secrétariat qui accomplit et lance l'avis d'appel des marchés d'offres. Les quantités sont mises en commun juste pour avoir le même fournisseur et le même prix, ce qui permettra à chaque pays de passer un marché avec le fournisseur retenu sur la base des lois et règlements de son pays. Ces achats en commun, selon les experts de l'UMA, permettent aux pays concernés de bénéficier de réductions de prix de 15 à 20 %. De plus, le fait que les achats continuent malgré le retrait de deux membres sur cinq montre l'intérêt que cela suscite pour les pays participants. L'analyse des expériences d'achat en commun de médicaments au Maghreb permet de tirer les conclusions suivantes : Les achats en commun renforcent la position des acheteurs vis-à-vis des fournisseurs, cela d'autant plus que les fournisseurs ne peuvent plus jouer sur les différences entre les pays et qu'un fournisseur accepté dans un pays l'est par les autres. S'il est refusé sans l'un, il l'est dans les autres. De plus, le regroupement des quantités à acheter permet de jouir d'une plus grande capacité de négociations. Les achats en commun permettent d'harmoniser plus facilement les politiques pharmaceutiques d'où une meilleure utilisation du médicament et de la prise en charge des malades. Les achats en commun permettent une réduction assez substantielle des coûts pour faire profiter les populations d'une plus grande quantité de médicaments et assurer une bonne promotion des médicaments essentiels génériques