La nécessité pour l'Algérie d'avoir une stratégie bien définie en matière industrielle s'est avérée primordial. L'occasion a été propice d'observer après l'examen du pacte économique et social, qu'il était indispensable de mettre en place "une stratégie" afin d'amener les secteurs industriels vers des objectifs assez conséquents et qui cadrent avec l'accord d'association avec l'Union européenne et le processus de la mondialisation. "Cette stratégie doit constituer une dynamique économique par son effet d'entraînement sur les secteurs d'activités", estime M. Habib Yousfi le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), pour qui, un second élément intervient dans cette stratégie, à savoir que l'Algérie doit trouver sa place dans la nouvelle vision internationale sauf si elle "prend l'initiative de mobiliser et de remobiliser ses capacités industrielles et ses potentialités de recherche". M. Yousfi est tout à fait convaincu que pour renforcer l'attractivité et la compétitivité de l'industrie nationale, il est absolument indispensable d'engager "une redéfinition d'ensemble des objectifs et des moyens de notre politique industrielle. L'Algérie peut être une puissance industrielle, notamment aujourd'hui plus que jamais dans la mesure où elle s'est libérée des contraintes de la dette extérieure, pour peu que les capacités existantes et à développer s'appuient sur un certain nombre de secteurs. Dans ce cas, l'Algérie possède certainement en quelque sorte des entreprises de premier plan". Il cite l'exemple de la mécanique, qui d'après lui, doit être développée et qui dispose en son sein une potentialité d'intégration assez importante qui peut être développée. Il prend également en considération le secteur de la chimie qui, selon lui, est un créneau assez valable. "Ce secteur avec des entreprises telles que Sonatrach et peut-être Saïdal, qui sont à la pointe du développement, peuvent avoir un effet d'entraînement sur l'ensemble des secteurs d'activité". Il mettra l'accent sur la nécessité pour l'Algérie de sortir de la mono-exportation des hydrocarbures. "Il faut qu'il y ait d'autres secteurs qui puissent avoir un effet d'entraînement pour essayer d'exporter d'autres produits avec une forte valeur ajoutée". Il précise dans le même sens qu'il y a nécessité absolue de "définir une stratégie industrielle". Il constate par ailleurs qu'il y a eu quelques "lacunes" en matière de promotion de certains secteurs d'activité qui, selon lui, ont été oubliés dans le cadre des perspectives qui s'offraient après avoir bénéficié de réserves de change suffisantes pour promouvoir le secteur industriel. Abordant toujours le même volet, M. Yousfi fait remarquer "on a beaucoup axé sur la possibilité de couvrir les besoins immédiats de la population au détriment d'une industrie qui est restée végétative, c'est-à-dire à l'état primaire et élémentaire". Il estime qu'il y a eu déficience, mais "maintenant, il faudrait se ressaisir et aller l'avant et voir dans quelle mesure nous pourrions définir une nouvelle stratégie qui devra nous permettre de mobiliser nos potentialités parce que ces potentialités, existent". Se référant aux propos du président de la République, lorsqu'il a dit : "Notre économie va s'arc-bouter particulièrement sur les PME/PMI, qui est plus gérable, plus maniable et qui est susceptible de créer pas mal d'emplois", le président de la CGEA dira que c'est dans ces secteurs que sera poussé cette stratégie qui "nous permettra d'avoir une vision à long terme. Dans l'étape actuelle, nous avons défini une politique à moyens termes avec le pacte économique et social, pour prendre en charge dans le cadre de l'entreprise, les aspects économiques et les aspects sociaux".