La centrale syndicale précise que l'opposition aux réformes “ne provient pas des travailleurs comme on essaie de le faire croire, mais provient des monopoles, des pratiques rentières et des activités informelles qui se sont considérablement étendues”. Le retour au week-end universel, La nécessité de revoir la politique des salaires et leur revalorisation, la définition de la place du service public et du secteur privé, le rôle du secteur privé productif et de la PMI et la promotion de la production nationale, se sont, entre autres, les propositions de l'UGTA pour l'élaboration du pacte nationale économique et social. Dans un document en deux volumes (une contribution préliminaire générale et une autre à caractère économique), la centrale syndicale précise que l'opposition aux réformes “ne provient pas des travailleurs comme on essaie de le faire croire, mais elle provient des monopoles, des pratiques rentières et des activités informelles qui se sont considérablement étendues”. La situation économique actuelle se caractérise, du point de vue de l'UGTA, par la faiblesse de la croissance, tirée essentiellement par les exportations d'hydrocarbures et les impulsions budgétaires. De plus, note la contribution à caractère économique du l'UGTA, ce type de croissance n'est pas accompagné par la création d'emplois durables. En parallèle, l'industrie ne représente plus que 6% du produit intérieur brut. “Ceci confirme, si besoin est, l'agence de stratégie industrielle”, souligne l'UGTA. Le recul de l'appareil industriel s'est accompagné par un développement spectaculaire du secteur informel. L'UGTA écrit que “les dégâts dévastateurs de l'économie informelle se sont traduits par la destruction de pans entiers de l'industrie nationale, donnant à notre économie une allure de bazar tout en privant le pays d'importantes sources de revenus fiscales et parafiscales”. La centrale syndicale n'a pas ménagé, à juste titre, dans ses critiques, le secteur privé. “Rares sont les entreprises privées constituées en sociétés de capitaux”, constate l'UGTA. La centrale syndicale juge le mode d'organisation et de gestion du secteur public économique inadapté, en dépit des multiples changements et transformations du cadre juridique et institutionnel effectué depuis 1988. L'UGTA estime que “l'absence de modalités de sélection, d'évaluation et de contrôle des performances et l'inexistence de mesures incitatives n'ont pas permis l'émergence d'un marché du travail qui aurait assuré l'émergence de compétences mobilisables autour d'objectifs contractuellement définis”. La revalorisation des salaires est une question cruciale “Rien n'est plus nécessaire aujourd'hui que des règles claires et transparentes pour relancer l'économie”, soutient l'UGTA qui trouve la durée de la période de transition excessive et “prolongée par les pratiques bureaucratiques, les mentalités anciennes, les fraudes, la corruption et les procédés mafieux”. L'UGTA estime qu'il faudrait se mettre d'accord sur les termes de référence dans l'élaboration du pacte. D'une façon plus précise, pour l'UGTA, il est nécessaire de déterminer quel est le rôle de l'Etat et les autres instruments institutionnels dans cette économie et quelle est la place du social ? Quelle est la place des services publics et des entreprises publiques dans cette économie ? Faut-il définir les entreprises stratégiques ? Sur quelle base ? Et quelle est la politique à mener ? Quel est le rôle du secteur privé productif et des moyennes et petites entreprises industrielles ? Et quelles sont les mesures nécessaires à mettre en œuvre pour les consolider et les encourager ? Et quelle est la politique à adopter pour promouvoir la production nationale ? Dans quelle direction doit-on orienter les investissements industriels ? Comment doit-on lutter contre le chômage et la pauvreté ? Autant de questions qui nécessitent des réponses. Pour l'UGTA “l'économie de marché ne signifie nullement l'abandon de l'Etat de ses missions économiques et sociales, surtout lorsqu'il s'agit d'un pays en développement comme l'Algérie”. La centrale syndicale précise que revoir la politique des salaires et leur revalorisation est une question plus que nécessaire. “C'est un juste retour des choses à la normale”, plaide l'UGTA, du fait de la perte cumulée du pouvoir d'achat des travailleurs depuis plus d'une décennie. “La revalorisation des salaires est une question cruciale”, insiste l'UGTA. Dans la foulée, la centrale syndicale affirme que “la précarisation du travail tend de plus en plus à se généraliser même dans le secteur public. La majorité des postes de travail nouvellement créés sont à durée déterminée, voire temporaire”. “Il nous faut arrêter une stratégie de développement qui place l'emploi au centre des préoccupations.” La signature prévue début octobre La signature du pacte national économique et social interviendrait durant la première semaine du mois d'octobre. C'est du moins ce que pensent les différents partenaires sociaux. Les organisations patronales ainsi que l'UGTA ont déjà remis leurs propositions au gouvernement. M. R.