Selon le dernier rapport de la Banque mondiale, la crise financière est désormais une crise économique globale qui ne tardera pas à devenir une crise de l'emploi. Ainsi, le Groupe de la Banque mondiale estime que la priorité doit toujours consister à venir en aide aux millions de personnes qui sont le plus durement touchées. Aussi, l'institution estime que le brusque resserrement du crédit et le tassement de la croissance auront probablement pour effet de réduire les recettes des gouvernements et leur capacité à investir pour atteindre les objectifs d'éducation, de santé et de parité homme-femme. Ils entraîneront aussi une baisse des dépenses en matière d'infrastructures, qui sont nécessaires au maintien de la croissance. À présent, la crise financière compromet l'accès des marchés émergents au commerce et à l'investissement, et chaque diminution de 1 % des taux de croissance risque de faire basculer 20 millions de personnes de plus dans la pauvreté. Les gouvernements doivent tenir leurs engagements concernant l'augmentation de l'aide aux populations les plus vulnérables. Pour contrer cette situation, le Groupe de la Banque mondiale pourrait augmenter de manière importante son soutien financier aux pays en développement. Par ailleurs, la BIRD pourrait prendre de nouveaux engagements pouvant atteindre 100 milliards de dollars pour les trois prochaines années. Cette année, le volume des prêts pourrait pratiquement tripler pour dépasser 35 milliards de dollars, contre 13,5 milliards de dollars l'année dernière, afin de répondre aux besoins accrus des pays en développement partenaires. Ne perdons pas de vue non plus qu'un nouveau mécanisme, d'un montant de 2 milliards de dollars, vise à aider rapidement les pays les plus pauvres à surmonter les effets de la crise financière. Il est destiné à renforcer les filets de protection, l'infrastructure, l'éducation et la santé. Il permettra d'accélérer le processus d'approbation et de faire bénéficier les 78 pays les plus pauvres d'une aide de 2 milliards de dollars, prélevés sur l'enveloppe de 42 milliards de dollars de l'IDA. Aussi, et par le biais du lancement ou de l'expansion de quatre initiatives de l'IFC, le groupe de la Banque mondiale entend renforcer son soutien au secteur privé. L'IFC prévoit de doubler le montant de son Programme de financement du commerce mondial pour le porter de 1,5 milliard de dollars à 3 milliards de dollars et de mobiliser des fonds provenant d'autres sources. Elle a également l'intention de lancer un fonds de participation mondiale pour recapitaliser les banques en difficulté. L'IFC compte investir un milliard de dollars sur trois ans, montant auquel devraient s'ajouter au moins 2 milliards de dollars fournis par d'autres investisseurs. Le Japon s'engage à fournir 2 milliards de dollars. Aussi, l'IFC compte investir au moins 300 millions de dollars sur trois ans et mobiliser au moins 1,5 milliard de dollars auprès d'autres sources.