Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a alloué une enveloppe financière de 480 millions de dinars pour la réalisation, à compter de l'année 2009, de douze halles à marées (marchés de gros de poissons) à travers le pays. Le directeur général de la Chambre nationale de la pêche, M. Toufik Rahmani a indiqué mercredi que l'objectif assigné à un tel projet est de réorganiser le marché national du poisson et des produits de la mer. Le même responsable a annoncé lors d'une conférence-débat organisée par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) que l'étude de réalisation a déjà été achevée et les wilayas de Boumerdès, Mostaganem et de Skikda ont été sélectionnées pour abriter les premières halles à marée. Celui-ci a également expliqué que le stockage et l'exposition des poissons dans ces halles à marées seront "conformes aux normes internationales'' grâce à des équipements modernes qui permettront de proposer des produits de qualité. Et d'ajouter que ce projet vise à réduire le nombre d'intervenants dans la vente des poissons garantissant ainsi une stabilisation du prix de ce produit sur le marché national. Interrogé sur les causes de la hausse des prix du poisson sur le marché national, M. Rahmani a estimé que les tarifs pratiqués actuellement sont dus à la "volatilité de l'offre et de la demande d'une wilaya à une autre, et d'une période à une autre". Evoquant la réalité du métier de la pêche maritime qui connaît certaines pratiques illicites comme l'utilisation des explosifs, il a annoncé la création, au cours de l'année prochaine, d'une police chargée de veiller à l'application et au respect de la réglementation en vigueur. Cette police, qui sera structurée dans les directions de la pêche des wilayas, travaillera en coordination avec les services des gardes-côtes, a précisé le même responsable. Il faut dire que la filière de la pêche et de l'aquaculture connaît un regain de dynamisme ces derniers mois. En effet, l'installation d'une commission intersectorielle pour la mise en oeuvre et le suivi d'exécution du schéma directeur du développement des activités de la pêche et de l'aquaculture (SDDAPA) a récemment été vivement recommandée par les participants à une journée d'étude sur la mise en œuvre de ce schéma à l'horizon 2025. Cette commission est à même de résoudre tous les problèmes qui entravent, actuellement, le secteur de la pêche et des ressources halieutiques, à tous les niveaux. Il semblerait que des dysfonctionnements ont été relevés dans la mise en œuvre de ce schéma. Les professionnels réclament plus de rigueur dans la gestion des programmes liés à la pêche et à l'aquaculture. Ce SDDAPA, qui nécessite un investissement global de 308,2 milliards de dinars, dont 37,6 en financement public, portera notamment sur la création de sept zones de gestion intégrées de la pêche et de l'aquaculture à travers 14 wilayas du littoral et 53 zones d'activités aquacoles. 1.493 unités nouvelles de pêche seront introduites, ce qui permettra de générer 23.661 postes de travail directs et 71.000 indirects, ce qui assurera une production de l'ordre de 221.000 tonnes de poissons contre 139.500 tonnes en 2005. Le schéma en question verra aussi la création d'un observatoire national socioéconomique et financier dans le cadre de la coopération et du partenariat avec la FAO, d'une agence nationale de gestion intégrée de la pêche et de l'aquaculture et d'une autre pour le développement de l'aquaculture. Il faut également noter que le secteur aquacole ouvre des perspectives au niveau national. Le plan directeur des activités de la pêche et des ressources halieutiques à l'horizon 2025 mis au point par le ministère en concertation avec des partenaires du secteur sur la base d'analyses de données issues d'expériences réussies menées au niveau de certaines régions du pays, prévoit sept pôles d'activités regroupant plusieurs wilayas et 53 régions aquacoles. Ce plan s'assigne comme objectifs l'élaboration d'une nouvelle stratégie du secteur portant sur la création de nouvelles activités économiques alternatives aux hydrocarbures susceptibles d'assurer des ressources alimentaires. Par ailleurs, un vivier d'alevins, le premier du genre en Algérie, vient d'être lancé à Sétif pour être opérationnel "aux mois de mai ou de juin prochains. Ce vivier, implanté sur le site de la retenue collinaire de Zaïri, dans la commune d'El Ourissia (au nord de Sétif), est destiné à produire 15 millions d'alevins, auparavant importés de l'étranger". D.T.