Synthèse de Ziad Abdelhadi Une enveloppe financière de 480 millions de dinars a été allouée à la réalisation, à compter de l'année 2009, de douze halles à marées (marchés de gros de poisson). Selon le directeur de la Chambre nationale de la pêche, Toufik Rahmani, qui a annoncé ce projet lors d'une conférence-débat organisée mercredi dernier à Alger par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), les wilayas de Boumerdès, de Mostaganem et de Skikda ont été sélectionnées pour abriter les premières halles à marées. L'étude de réalisation du projet, initié par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, a été achevée. Ces espaces de vente en gros aux patrons de pêche devraient répondre «aux standards internationaux puisque le stockage et l'exposition des poissons dans ces halles à marées seront conformes aux normes en vigueur grâce à la mise en place d'équipements modernes qui vont permettre de proposer des produits de qualité et, de surcroît, assez frais, connaissant la sensibilité des produits de la mer», a affirmé M. Rahmani. Le directeur a aussi expliqué dans son intervention que le but recherché à travers la réalisation future de ces 12 halles à marées, qui seront implantées au niveau de tous les grands ports de pêche du pays, est de réorganiser et de réguler le marché national du poisson et des produits de la mer. «Ce projet vise à réduire le nombre d'intervenants dans le circuit de la commercialisation du poisson, garantissant ainsi une stabilisation des prix sur les étals», a tenu à préciser le directeur de la Chambre nationale de la pêche. A la question d'un confrère sur les raisons de la cherté des produits de la mer, le conférencier a répondu que «les prix appliqués traduisent le fort écart entre l'offre et la demande et ce, d'autant que ce décalage peut différer d'une wilaya à une autre et d'une période de l'année à une autre». M. Rahmani a tout de même reconnu la mainmise des spéculateurs qui font la pluie et le beau temps sur les quais des ports de pêche. Les marchés de gros de poisson sont entièrement sous la coupe des mandataires et des spéculateurs. A propos des difficultés que rencontrent les marins pêcheurs dans l'exercice de leur métier, le directeur de la Chambre nationale de la pêche a répondu qu'il en est tout à fait conscient. Quant aux pratiques de la pêche illicite comme, par exemple, l'utilisation d'explosif, le conférencier aannoncé la création, au cours de l'année prochaine, d'une police chargée de veiller à l'application et au respect de la réglementation en vigueur. Cette police, qui sera structurée dans les directions de la pêche des wilayas, travaillera en coordination avec les services des gardes-côtes, a précisé le même responsable. Reste à savoir si la mise en place de nouvelles halles à marées aura un impact immédiat sur les prix du poisson chez les détaillants.