12 marchés de gros de poissons seront réalisés à travers le pays. L'Algérie s'apprête, dans les semaines à venir, à mettre en place une Police de la pêche. C'est ce qu'a indiqué le directeur général de la Chambre nationale de la pêche, M.Toufik Rahmani. S'exprimant au cours d'un conférence de presse organisée par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), mercredi dernier à Alger, M.Rahmani a expliqué que «cette police sera structurée dans les directions de la pêche des wilayas. Elle travaillera en coordination avec les services des gardes-côtes». Et de poursuivre: «La police de la pêche veillera au respect de l'écosystème marin en procédant au contrôle des déversements dans les oueds et les rivières. Elle devra également contrôler le respect de la période biologique de la pêche qui est normalement interdite de mai à octobre». Il a souligné que le ministère de tutelle prévoit la réalisation prochaine de 12 marchés de gros de poissons à travers le pays. «L'objectif de cette mesure est de réorganiser le marché national du poisson et des produits de la mer», a-t-il précisé. Et d'enchaîner: «Elle vise également à réduire le nombre d'intervenants dans la vente des poissons garantissant ainsi une stabilisation du prix de ce produit sur le marché national.» «Les wilayas de Boumerdès, Mostaganem et de Skikda ont été sélectionnées pour abriter les premières halles à marées», a indiqué l'orateur. Et d'ajouter qu'«une enveloppe financière de 480 millions de dinars a été allouée à ce projet dont l'étude de réalisation a déjà été achevée». Prenant part au débat, le président du Comité national des marins-pêcheurs, M.Hocine Bellout a évoqué la situation de la pollution de notre côte qui est alarmante. L'invité de l'Ugcaa a interpellé les responsables des ports de pêche à mieux organiser les 32 ports de pêche que compte notre pays. L'intervenant affirme que la pollution des rivières, des lacs, des eaux souterraines et de la mer par le déversement des eaux usées et des déchets ménagers, urbains, agricoles et industriels, a causé une migration du poisson vers d'autres lieux marins. Ce qui a pour conséquence la faible quantité de poisson pêchée. Le conférencier avertit que «si des mesures urgentes ne sont pas prises immédiatement, notre système aquatique sera détruit d'une façon irréversible et notre littoral deviendra une mer morte». M.Bellout n'a pas manqué d'évoquer le massacre commis sur le corail d'El Kala à la frontière tunisienne. L'Algérie, qui possède la plus grande réserve de corail rouge de Méditerranée risque de perdre cette réserve. A ses yeux, «le commerce du corail rapporte gros, puisqu'un kilogramme coûte 800 euros, mais certaines branches peuvent atteindre les 15.000 euros la pièce. C'est la raison qui fait que le pillage n'a jamais cessé». Il a expliqué que «l'interdiction prononcée sur la pêche du corail visait à donner à cet animal marin le temps de repos pour sa reproduction».