Que peut un poème devant des bombardiers écrasant tout sur leur passage ? Que peut une fresque devant des bombes larguées au milieu de la nuit dans la terreur des solitudes ? Que peut un film devant les chars qui avancent sur les ventres de ceux qui ne peuvent plus courir après la vie ? Symboliques les symphonies d'amour dont la sonantique ne peut jamais couvrir celle des avions qui transportent la mort.Des peuple entiers se sentent incapables, frustrés de ne pouvoir rien contre le massacre d'une population civile que des rouleaux compresseurs broient avec des bruits d'épouvante.Lundi dernier, les artistes algériens qui rejettent l'invasion israélienne qui se poursuit depuis 12 jours sur le territoire quasi fermé de Ghaza, ont au moins dit leur mot de façon unanime et tranchée. C'est ainsi que l'Union nationale des arts culturels (UNAC) a proposé ce lundi à Alger, une journée de solidarité avec les habitants de Ghaza qui subissent diverses violations des droits de l'homme de la part de l'armée israélienne. Pour ce faire, ces même artistes pour la totalité membres de l'UNAC ont traduit et leur solidarité avec les habitants de Ghaza et leur refus du massacre par des fresques représentant les souffrances du peuple palestinien sous occupation israélienne. Celles-ci sont visibles d'ailleurs à la galerie Mohamed Racim de la rue Pasteur à Alger-centre. Réalisées par des artistes algériens qui ont tenu à exprimer leur solidarité et leur soutien avec les habitants de Ghaza, ces fresques sont plus qu'un symbole. Ainsi pour le président de l'Union Abdelhamid Aroussi, cette action est une contribution d'artistes algériens " venus de tout le pays pour partager avec la population de Ghaza ses souffrances et lui exprimer leur solidarité ". " Nous ne pouvons devant cette tragédie de nos frères palestiniens que condamner toutes les formes de violence exercées contre eux ", a-t-il dit. L'artiste algérien, a-t-il ajouté, perpétuel défenseur des droits de l'homme a toujours répondu présent dans les moments de crise, c'est pourquoi, a-t-il poursuivi, " nous participons avec nos travaux pour manifester notre solidarité avec les opprimés dans la bande de Ghaza et exprimer les espoirs de la nation arabe en des lendemains meilleurs, faits de paix et de sécurité retrouvées pour le peuple palestinien ". Dans une fresque intitulée " Ghaza sous les raids ", le plasticien Karima Zidane s'activait à terminer sa toile aux couleurs dominantes gris foncé représentant l'ennemi israélien et vert, couleur de la vie. Après avoir souligné la sensibilité aiguisée de l'artiste qui fait siennes les souffrances et blessures d'autrui, Karima Zidane a souligné qu'"en tant qu'artistes peintres nous ne pouvons que nous mettre en face de notre toile et projeter nos espoirs et nos tourments ". D'autres artistes s'activaient chacun devant son tableau à reproduire les sentiments de colère, de tristesse et de profond malaise dépeignant une réalité faite de destruction et de massacres à l'endroit d'un peuple désarmé et démuni. Contre les bruits de bottes qu'ils entendent à mille lieux, les artistes ne peuvent riposter que par une sonate qu'ils espèrent, couvrirait les sons de la haine et de l'hégémonie. Yasmine Ben