Par Mohamed Latrech C'est grâce à l'entremise du président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, que Raul Castro, chef de l'Etat cubain depuis février dernier, a trouvé sa place parmi ses pairs dans les quatre sommets régionaux réunis au Brésil cette semaine. Les 23 membres du Groupe de Rio ( un forum exclusivement latino-américain créé en 1986 et auquel vient de se joindre Cuba) ont solennellement appelé le président américain élu, Barack Obama à lever l'embargo imposé depuis 1962 au régime castriste, dès son arrivée à la Maison-Blanche le 20 janvier prochain. C'est en fait à partir du Brésil que Raoul Castro tend la perche au président américain Obama. Dans un message direct, Raoul Castro s'est dit prêt à rencontrer Barack Obama où qu'il voudrait, quand il le voudrait mais surtout d'égal à égal. Le président cubain a même proposé d'échanger cinq Cubains détenus pour espionnage par les Etats-Unis contre un nombre indéterminé de dissidents incarcérés à Cuba. Ce à quoi Washington a signifié une fin de non recevoir et ce, en dépit de tous les appels du pieds de la part du président brésilien de Silva. Obama, de marbre, l'a, on ne peut plus clair, affirmé qu'il maintiendrait l'embargo sur Cuba jusqu'au jour où la démocratie triomphera. Il n'a toutefois pas précisé de quelle forme de démocratie il voulait ! Il est clair que les efforts diplomatiques entrepris par Cuba pour sortir de son isolement ne sont pas pris en compte par le puissant voisin, lequel voit d'un très mauvais œil le récent rapprochement de Cuba que ce soit avec l'empire du milieu ou de la puissante Russie qui, aux yeux des Etats-Unis, s'apparente plus à une tentative de retour en force dans la région qu'autre chose. Preuve en est la dernière escale d'un bâtiment de guerre russe au port de la Havane, ce qui en soit reste une première depuis l'ex URSS, n'a fait qu'enrager la nouvelle administration américaine. Cependant, de plus en plus de voix s'élèvent en Europe occidentale, plaidant en faveur de la reprise de contacts avec Cuba après que le Conseil européen eut imposé des "sanctions" diplomatiques contre l'île castriste en 2003.