Sous le poids de la crise financière mondiale, le ralentissement de la consommation des pays développés n'est plus une éventualité, c'est une certitude. Une réalité amère à laquelle les économies avancées doivent tenter de faire face. Actuellement, les dégâts du Krach boursier sont tangibles et déjà visibles sur la sphère de l'économie réelle. Le pouvoir d'achat a dégringolé, les carnets de commande des entreprises sont en baisse et, de ce fait, le spectre de la faillite demeure, hélas, une fatalité. Pour éviter un tel scénario, ou du moins pour amortir la banqueroute, ces entreprises sont dans l'obligation de prospecter d'autres marchés moins exposés aux retombées de la crise actuelle. L'Algérie, à en croire le discours officiel et les cabinets de consultings étrangers ainsi que les perspectives économiques du FMI, est plus ou moins à l'abri des méfaits du choc économique. En effet, avec un marché consommateur prometteur, l'Algérie ne peut être qu'une sortie de crise pour ces économies à fort potentiel d'exportation. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, à l'occasion de la célébration de la journée nationale de la normalisation, n'a pas fait mille chemins pour mettre en garde les opérateurs économiques nationaux et l'opinion publique quant à l'éventuelle hausse des importations durant cette conjoncture de crise. Le ministre a estimé qu'"il est urgent d'élargir le marché intérieur en encourageant les entreprises algériennes à améliorer la qualité de leur production pour qu'elles puissent s'engager dans la compétition non pas sur le marché international, mais localement contre l'importation". "Compte tenu de la difficulté que rencontrent les firmes étrangères à écouler leurs produits sur le marché mondial, elles vont, de ce fait, se rabattre sur l'Algérie, considérée comme étant un pays consommateur", a-t-il ajouté. En outre, et juste au moment où pratiquement tous les pays sont dans une phase de décroissance et de baisse de consommation, l'Algérie, quant à elle, multiplie les accords d'adhésion aux différentes zones de libre-échange. Outre, l'accord d'association avec l'Union européenne, l'Algérie s'adhère à la Zone arabe de libre-échange (Zale), qui comporte 19 pays membres. Il s'agit aussi de la signature d'un accord préférentiel entre l'Algérie et la Tunisie, en vertu duquel 19 produits agricoles algériens et 25 autres tunisiens sont exempts de droits de douane, et l'accord économique de libre-échange avec l'Association européenne pour le libre-échange (AELE) qui est à son dernier stade de conception. Des négociations sont en cours également pour la conclusion d'un accord économique avec l'Union économique des pays de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA), en plus de l'éventualité de créer une zone de libre-échange avec la Turquie. Par déduction, notre pays serait, sans aucun doute, envahi par moult produits fabriqués sous d'autres cieux. Compte tenu des opérateurs économiques locaux, les entreprises algériennes ne sont guère en mesure de supporter d'autres ouvertures. Ces dernières déplorent un bon nombre de lacunes entravant leurs capacités de concurrence avec les entreprises étrangères. Dans cet ordre d'idées, les experts en la matière ont, à maintes reprises, déclaré que le libre-échange n'est utile que s'il sert l'économie nationale. Etant donné que dans une relation de ce genre, il y a toujours un gagnant et un perdant. Par ailleurs, il est important de rappeler que les importations algériennes ont atteint 36.2 milliards de dollars en 2008. Le chiffre serait indubitablement doublé en 2009, compte tenu de cette nouvelle conjoncture. D'autant plus que l'Algérie dépend inexorablement de ses recettes en hydrocarbures qui lui confèrent une manne financière dédiée pour l'heure à la consommation. Hamid Mohandi