Le secteur bancaire maghrébin a connu de grandes mutations ces dix dernières années avec l'ouverture du marché dans la région. En effet, le secteur bancaire maghrébin , (Algérie Tunisie, Libye, Maroc et Mauritanie), compte 108 banques et établissements financiers composés de 30 banques commerciales à capitaux nationaux publics, 32 à capitaux mixtes (publics et/ou privés et étrangers), quelque 16 à capitaux totalement privés étrangers, 20 sociétés de leasing et, enfin, 10 établissements spécialisés. Autrement dit, le paysage bancaire maghrébin a beaucoup changé ces dernières années et les banques à capitaux privés ou associant des partenaires étrangers prédominent avec un total de 50 sur 78 banques agréées. Les banques à capitaux mixtes, publics et privés étrangers ou privés étrangers et privés locaux, sont les plus nombreuses en Tunisie. L'évolution du système bancaire maghrébin est due essentiellement au cadre légal très incitatif mis en place en matière d'investissement dans le secteur bancaire et financier, d'une part, et à la taille du marché de la région et de ses besoins économiques, d'autre part. Les réalisations du secteur bancaire maghrébin sont très encourageantes pour le développement économique de la région. Selon une étude réalisée récemment, 62 banques sur les 78 agréées ont répondu aux questionnaires ou ont transmis leurs rapports de gestion. Ce nombre, qui regroupe les plus grandes banques de la région, est assez significatif pour apprécier le secteur sur la base des données arrêtées à la fin de l'année 2007. Les 62 banques étudiées disposent de 5 131 agences et emploient un effectif de 84 756 agents dont 21 241 femmes seulement, soit 25% du total des effectifs. L'Algérie et la Tunisie, avec respectivement 12 126 et 5 863 employées, arrivent en tête en réalisant des taux de 38% et de 34% des emplois féminins. Le personnel informaticien représente seulement 2% des effectifs ce qui semble très insuffisant en rapport avec les besoins de modernisation des systèmes d'information et de gestion des banques. L'effectif type par guichet est le plus élevé en Algérie avec une moyenne de 28 agents, contre 24 en Libye, 22 en Mauritanie, 16 en Tunisie et seulement 11 pour le Maroc . Par contre, la taille du réseau bancaire marocain est la plus dense avec 2 632 agences soit 51% de l'ensemble, suivi de l'Algérie (1 131 agences) et de la Tunisie (1 102). En termes de bancarisation, l'Algérie compte une agence pour 31 000 habitants, le Maroc une agence pour 12 540 habitants et la Tunisie qui se place en première position compte une agence pour 9 530 habitants. Quant à la distribution de crédits elle est la plus faible en Algérie (moyenne de 53%), le Maroc se situe à un niveau de transformation de 68% et la Tunisie à 96%. Le ratio de solvabilité rapport fonds propres/crédits est de 16% en moyenne en léger dépassement du ratio de 8%. Ce ratio se situe à plus de 60% pour la Mauritanie, entre 30 et 35% en Libye et autour de 14% pour le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Le ROA, quant à lui, est de 2% en Algérie et au Maroc et de 1% pour la Tunisie. La monétique est en montée de cadence en Algérie (273.000 unités) et en démarrage en Libye et en Mauritanie. Les banques leaders dans le domaine de la monétique sont la Banque Centrale Populaire, la BMCE et Attijariwafa Bank au Maroc, la BIAT et la Banque de l'Habitat en Tunisie, le Crédit Populaire d'Algérie et la Société Générale en Algérie. A noter que le développement de la carte bancaire est lié à la taille et à la configuration du réseau de guichets et distributeurs de billets, d'une part, et de la densité du réseau de commerçants, d'autre part. Le parc de DAB et GAB installé par les banques dépasse actuellement les 4 500 unités et atteindra 5 700 unités à la fin de l'année en cours. Samira H