Le marché national du médicament devrait atteindre une valeur de 8 milliards de dollars en 2015. Le dernier rapport du cabinet de consulting britannique, Oxford Business Group, met en avant le fait que la provision de médicaments prescrits sur ordonnance et en vente libre est une activité qui marche en Algérie. Selon Rachid Zaounai, directeur général de la compagnie pharmaceutique Saidal, le marché devrait être multiplié par cinq d'ici 2010 pour atteindre un chiffre d'affaires de 8 milliards de dollars à l'horizon 2015. Etant donné la hausse du revenu disponible et la prise de conscience grandissante de l'importance de la santé, l'achat de produits en vente libre est donc voué à un bel avenir. Selon Slim Belkessam, conseiller du ministre de la Santé, la production nationale de médicaments permet de couvrir 30% des besoins du pays, tandis que les 70% restant sont fournis par le biais des importations, pour un montant annuel de 2 milliards de dollars. "Nous voulons réduire la facture d'importation, promouvoir la production locale, créer des emplois et assurer un transfert de technologie pour certains produits spécifiques" a déclaré M. Belkessam. Aussi, l'Algérie s'attache à promouvoir l'industrie pharmaceutique. S'appuyant sur le processus de réforme actuellement en cours, le gouvernement s'applique à améliorer la qualité des services de santé et à promouvoir le secteur pharmaceutique national afin de réduire la dépendance du pays en produits importés. Ainsi, les pouvoirs publics ont décidé d'interdire l'importation d'une liste de 359 médicaments fabriqués localement. Par ailleurs, le gouvernement a pris de nouvelles mesures pour l'importation des médicaments en exigeant des opérateurs étrangers désirant commercialiser leurs produits en Algérie des investissements dans la production ou la recherche pendant une période de deux ans avant de se voir attribuer une licence. Si ces mesures restrictives posent un véritable défi aux sociétés étrangères, la candidature de l'Algérie à l'Organisation mondiale pour le commerce permettra un assouplissement de la législature relative à la libre concurrence dans le pays. OBG et se basant sur les dernières statistiques fournies par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), indique que l'Algérie consacre 3,5% de son produit intérieur brut (PIB) à la santé. Le PIB de l'Algérie étant évalué à 130 milliards de dollars en 2008, les dépenses en matière de santé s'élèveraient donc à 4,5 milliards de dollars. Par ailleurs, l'OMS estime que les dépenses consacrées à la santé en pourcentage des dépenses totales du gouvernement est de 9,5%, une bonne performance comparée au Maroc et à la Tunisie qui affichent des taux respectifs de 5,5% et 6,5%. Ces dernières années ont vu une diminution du rôle majeur de l'Etat pour la détermination de la politique de santé publique, suite à la création de nouveaux centres de santé privés et à la fin du monopole d'Etat sur l'industrie pharmaceutique. La transformation progressive du secteur de la santé est en partie due au changement démographique que connaît l'Algérie. Selon un rapport publié en novembre 2008 dans le bulletin de l'OMS, le gouvernement doit réfléchir au développement d'une vision stratégique plus large de la santé de manière à tenir compte des mutations profondes que connaît la société algérienne depuis 30 ans. Un des facteurs qui précipite la réforme du secteur de la santé est la croissance rapide de la population, qui devrait atteindre 40 millions d'habitants d'ici à 2025, contre 34 millions actuellement. Pour répondre aux besoins croissants, le gouvernement s'est engagé à augmenter le nombre de lits d'hospitalisation à hauteur de 64 500 cette année, contre 52 000 en 2007. Ainsi, le ratio établi donnerait un lit pour 527 habitants, ce qui n'est pas en adéquation avec l'évolution de la population (en 1998, l'OMS faisait état d'une situation plus satisfaisante avec un lit pour 476 habitants). En vue de regagner du terrain et de satisfaire les besoins des Algériens, le gouvernement entend inaugurer sept nouveaux hôpitaux et plusieurs centres sanitaires avant la fin de l'année, dans le cadre de son plan quinquennal. Sur une enveloppe globale de 150 milliards de dollars, le programme de développement 2005-2009 consacre 2 milliards de dollars à la modernisation et au développement du système de santé, et porte sur la réalisation de 65 hôpitaux généraux, 76 polycliniques, 168 centres de santé et 40 salles de soins. Une grande partie de ces nouvelles structures seront localisées dans le Sud et les Hauts-Plateaux puisque ces régions ont un accès limité à des soins de qualité. OBG conclut que si le gouvernement s'est engagé à améliorer la qualité des services de santé, la baisse des revenus escomptés en raison de la baisse du prix de l'énergie en 2009 devrait réduire l'excédent et rendre difficile l'augmentation des dépenses au-delà de leur niveau actuel, d'autant plus que l'Etat a augmenté les dépenses en matière de défense, d'infrastructures et de logement. Dalila T.