Si l'Algérie maintient ses dépenses au rythme des lois de finances pour 2009 et 2010, devant des cours du baril de pétrole variant entre 35/45 dollars, elle risque de se retrouver dans une situation de tension budgétaire vers la fin 2010. Le constat est le même pour le premier trimestre 2011 si le cours fluctue entre 45 et 55 dollars, et ce, en dépit du montant des réserves de change, évalué à 140 milliards de dollars et malgré un stock de la dette de 4,9 milliards de dollars. C'est du moins ce que pense le docteur Abderrahmane Mebtoul, dans sa dernière contribution. Afin d'expliquer son point de vue, Mebtoul a, en effet, tenu à signaler trois facteurs importants à prendre en considération. Le développement futur du pays et notamment les décisions récentes qui font que doit être majoritaire dans tout projet d'investissement, le dinar n'étant pas convertible, l'autofinancement de Sonatrach ( plus de 65 milliards de dollars pour les 4/5 prochaines années auquel il faudra ajouter le plan de financement de Sonelgaz) et le troisième facteur est relatif à la balance des paiements et non pas seulement à la balance commerciale et donc les transferts de capitaux y compris les associés de Sonatrach. A cela s'ajoute, également, la glissade du taux directeur de la FED vers zéro, et donc à des dévaluations du dollar par paliers en 2009-2010. Car, selon Mebtoul, avec la nouvelle politique énergétique du président Barack Obama et l'important déficit budgétaire, le dérapage du dollar ne peut être évité. Par ailleurs, Mebtoul a rappelé que les experts qui ont pris part au séminaire international organisé par l'APN sur l'impact de la crise en Algérie, auquel il a été invité, ont souligné que cette crise est structurelle et pourrait durer jusqu'en 2014/2016. Le docteur a signalé qu'à l'horizon 2015-2020, le pétrole deviendra banalisé comme les autres formes d'énergie et ne sera plus une arme politique comme par le passé, et le temps de la mise en place d'autres formes d'énergie sera de mise. Selon Mebtoul, le travail de sensibilisation doit être suivi au regard de la gravité de la crise. Aussi, "il s'agit d'ouvrir impérativement les médias lourds et surtout de prévoir des mesures concrètes pour atténuer les impacts négatifs tant économiques, sociaux que politiques et éviter ces discours triomphants source de névrose et de démobilisation collective. Dans ce cas, les pays les plus pauvres s'en trouveraient affectés en premier, notamment en Afrique. En outre, l'ensemble des experts ont conclu qu'il est utopique de vouloir attirer en cette période de crise des investissements directs étrangers (IDE) qui, selon le dernier rapport du FMI, baisseront, ce qui affectera les pays les plus pauvres et l'ensemble des pays du Maghreb, dont l'Algérie. D'où l'importance pour l'Algérie de passer d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures supposant fondamentalement une mutation systémique et donc une révision profonde de toute la politique économique et sociale actuelle", a-t-il conclu. Mohandi H