Placé sous le signe de l'économie, le sommet des dirigeants arabes, qui s'est tenu hier au Koweït en présence des chefs d'Etat et de gouvernement des 22 pays membres de la Ligue arabe, a examiné la possibilité de la reconstruction de Ghaza. Différentes décisions ont été prises par les participants, notamment dans le domaine de l'aide arabe à la reconstruction des infrastructures de base à Ghaza complètement détruites par les bombardements israéliens sur l'ensemble de la bande de Ghaza. Les dirigeants arabes se sont également mis d'accord pour la prise en charge des souffrances des Ghazaouis et d'un suivi sanitaire des victimes des bombardements de l'aviation sioniste. Le texte de la résolution finale de ce sommet prévoit un programme arabe spécifique destiné à la bande de Ghaza conformément aux mécanismes des pays arabes et des autres nations ayant mis en avance leur intention d'aider le peuple palestinien à retrouver une vie normale. Les participants ont également mis l'accent sur l'aide humanitaire à travers le renforcement des subventions financières de diverses sources arabes et autres pour la reconstruction des infrastructures de base en ruine après l'intervention israélienne dans la bande de Ghaza, la consolidation des infrastructures sanitaires et l'amélioration des conditions de vie des Palestiniens dans cette région. Ainsi, le Conseil des ministres arabes a été saisi en urgence pour la mise en place d'hôpitaux civils et leur renforcement par des équipes médicales (médecins, spécialistes, infirmiers, cadres, matériels, etc.). Par ailleurs, les dirigeants arabes, abordant au cours de ce sommet la crise financière mondiale et ses conséquences sur les pays arabes, ont insisté sur la contribution des pays arabes et leurs institutions financières nationales et le renforcement des moyens de contrôle afin de permettre à chaque pays de jouer un rôle efficace dans ses relations économiques internationales et la participation aux efforts mondiaux pour la préservation de la stabilité financière mondiale. L'accent a été également mis sur davantage de coordination entre les gouverneurs de banques et les autres institutions monétaires arabes pour une meilleure connexion entre les appareils de contrôle au niveau des pays arabes. En effet, les pays arabes ont, depuis quelques mois, perdu 2 500 milliards de dollars. Ce chiffre, avancé par le chef de la diplomatie du Koweït, est un autre facteur qui montre la crise traversée surtout par certains pays arabes. A l'origine de ces pertes l'effondrement des cours du pétrole avec un baril passé de 150 à 40 dollars en un seul semestre, mais il y a aussi les placements financiers sur les marchés américains et européens. Comme tous les autres investisseurs du monde, les fonds souverains alimentés par les revenus du pétrole ont subi des pertes colossales au cours des derniers mois, conséquence les pays du Golfe vont réduire leurs investissements. Ils pourraient également, désormais, réserver leurs pétrodollars au monde arabe. C'est d'ailleurs tout l'enjeu de ce sommet, certains pays du Golfe ont déjà commencé à acheter des terres dans les pays arabes. D'autres investissements dans l'industrie sont également à l'étude. Un fonds de soutien doté de 70 milliards de dollars devrait voir le jour à la fin de ce sommet. En ce qui concerne la connexion du réseau électrique interarabe, le sommet du Koweït appelle à une plus large coordination pour l'achèvement des projets et la poursuite du reste à réaliser. Il charge, de ce fait, les ministres arabes chargés de ce secteur de cette mission en tenant compte des priorités. Dans le domaine des transports, il a été décidé de lancer le réseau ferroviaire interarabe tel qu'arrêté lors de la réunion du Conseil des ministres des Transports. Les pays membres ont été invités à prendre les mesures nécessaires pour amender leurs textes en ce sens pour les adopter au programme sujet d'exécution. Au cours de ce sommet, on note également que la relance de la création d'une Union arabe douanière a été au cœur de cette résolution. Il a été décidé de finaliser et de compléter toutes les procédures pour la création de cette union et dont la mise en œuvre entrera en vigueur en 2015. Les pays arabes ont été saisis pour se mettre à niveau en matière juridique nécessaire en prévision de la mise en place d'un marché arabe commun. Sur un autre plan, le Conseil des ministres arabes de l'eau s'est vu confié la mise en œuvre d'une sécurité stratégique concernant ce liquide au niveau de l'ensemble de la région afin de faire face aux exigences du développement durable. Les dirigeants arabes se sont fixés la période 2010/2020 comme contrat arabe pour atténuer chaque année le taux de chômage à moins de la moitié au niveau du monde arabe. Il a été de même pour la réduction de la pauvreté de moitié à l'échéance 2012. Les objectifs de développement du Millénaire seront mis en application à partir de 2009 à 2015. La priorité sera accordée aux pays arabes les moins développés. Le rôle du secteur privé arabe a été également au cœur de ce sommet puisque les dirigeants se sont félicités du rôle que joue ce secteur à qui ils ont demandé à plus d'investissements pour le renforcement du développement économique et sa contribution dans la réalisation de projets économiques arabes communs. Ahmed Saber