A défaut d'un geste des chefs d'Etat arabes, directement concernés par la question, ce sont les chefs d'Etat occidentaux qui prennent l'initiative. Se réuniront, ne se réuniront pas...Les chefs d'Etat arabes s'immergent de jour en jour dans leurs divergences. Pour la énième fois, le Qatar lance, à qui veut l'entendre, une invitation aux pays membres pour un sommet extraordinaire de la Ligue arabe sur l'offensive israélienne à Ghaza. Doha veut abriter ce sommet vendredi prochain. Or, une rencontre entre les ministres arabes des Affaires étrangères est prévue pour ce vendredi...pas à Doha, mais au Koweït. Cette rencontre interviendra à la veille du Sommet économique du Koweït qui verra la présence de chefs d'Etat arabes les 19 et 20 janvier prochains. La demande de Qatar n'a pas trouvé, à deux reprises, d'échos favorables. Doha n'arrive toujours pas à arracher le O.K. des chefs d'Etat arabes pour la tenue d'un tel sommet. Ainsi, la situation s'aggrave à Ghaza et les chefs d'Etat arabes n'arrivent même pas à se mettre d'accord sur la tenue ou non d'un sommet pour juste discuter de la situation dans la bande de Ghaza. Dans cette controverse sur la tenue d'un Sommet arabe l'Algérie a donné hier son accord. En effet, l'Algérie prendra part vendredi prochain au Sommet arabe, extraordinaire de Doha, rapportait hier l'agence APS se référant à des sources informées. Du Caire, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hossam Zaki, a affirmé que l'Egypte pensait plus opportuns de simples pourparlers entre dirigeants arabes dimanche (prochain) au Koweït, à la veille d'un sommet économique. Aussi, l'Egypte s'est-elle déclarée défavorable à la proposition du Qatar d'organiser vendredi à Doha un Sommet arabe extraordinaire sur l'offensive israélienne à Gaza, a indiqué, par ailleurs, hier une source officielle. Alors que les Arabes sont divisés, ce sont les chefs d'Etat des pays occidentaux qui prennent l'initiative. Les organisateurs de la Conférence internationale sur l'aide aux Palestiniens de décembre 2007 se réuniront, jeudi soir, à Paris pour examiner cette assistance à la lumière du conflit de Ghaza et la possibilité d'une nouvelle conférence. Bernard Kouchner, chef de la diplomatie française, Tony Blair représentant du Quartette pour le Proche-Orient (ONU, Etats-Unis, UE, Russie), Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne aux Relations extérieures et Jonas Gahr Stoere, ministre norvégien des Affaires étrangères se retrouveront une nouvelle fois autour d'une table pour faire un «suivi de la Conférence de Paris» de décembre 2007. Au moment où les populations dans les capitales arabes s'attendent à une initiative et même décision commune de leurs chefs d'Etat, ce sont les pays occidentaux qui sont à la recherche d'une initiative visant à aider les Palestiniens. Dans un autre registre, le Hamas se dit prêt à accepter le plan égyptien pour un cessez-le-feu à Ghaza à condition que des modifications y soient apportées. «Il y a une chance d'accepter l'initiative égyptienne» si des «remarques substantielles» du Hamas sont prises en compte, a déclaré Moussa Abou Marzouk, numéro deux du bureau politique du Hamas en exil à Damas. «Si l'initiative est acceptée, ce sera en conformité avec les bases définies par le mouvement depuis le début, à savoir le retrait israélien, le cessez-le-feu et l'ouverture des points de passage», a-t-il ajouté dans une déclaration sur la chaîne Al Jazeera.
