Tout le monde s'accorde à dire que l'année 2008 a bel et bien été une année de crise, de la détérioration de l'environnement économique et financier et de la chute libre des cours de pétrole. Une année qui a vu la totalité des économies s'écrouler vers des phases de décroissance économique. Tous les indicateurs étaient en courbe exceptionnelle. En dépit de ce contexte mondial alarmant, l'Algérie, quant à elle, a réalisé un excédent commercial de 39,07 milliards de dollars, en hausse de 20,12 % par rapport à celui de 2007 (32,53 milliards), sur l'ensemble de l'exercice 2008, a-t-on appris, hier, auprès du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des douanes. En effet, cette augmentation significative de l'excédent commercial enregistré pour l'année écoulée vient s'ajouter à l'ensemble des indicateurs confirmant la bonne santé financière dans laquelle s'est trouvée l'Algérie au cours de l'année 2008. D'ailleurs, les exportations ont atteint, l'année passée, 78,23 milliards de dollars, en hausse de 30,04% par rapport à 2007. Par contre, les importations ont atteint 39,15 milliards de dollars (+41,71%), précise la même source. Cette situation s'est traduite par un taux de couverture des importations par les exportations de 200% en 2008 contre 218% en 2007. Comme à l'accoutumée, les exportations d'hydrocarbures ont constitué l'essentiel des ventes de l'Algérie vers l'étranger avec 97,58% de la valeur globale, en accroissement de 29,76 % par rapport à 2007. Sur ce point, on pourra dire que les chutes vertigineuses qu'a connues le prix du baril du pétrole au cours du dernier trimestre n'a pas eu d'influence sur les exportations, vu les pics surprenants que ce dernier a connu auparavant. Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles demeurent marginales avec seulement 2,42% du volume global des exportations et une valeur de 1,89 milliard de dollars, malgré une hausse de 42% par rapport à 2007. Les principaux produits hors hydrocarbures exportés sont constitués par le groupe "demi-produits" avec une part de 1,67 % du total des exportations, soit l'équivalent de 1,3 milliard de dollars, suivi du groupe "produits bruts" (0,45%, 351 millions dollars), du groupe "biens alimentaires" (0,16%, 125 millions de dollars), et des "biens d'équipements industriels" (0,10 % soit 75 millions de dollars). Pour les importations, leur répartition par groupes de produits fait ressortir une hausse pour l'ensemble des groupes. En effet, les importations des équipements, qui représentent près de 34% du total des importations, sont passées de 8,68 milliards en 2007 à 13,19 milliards de dollars durant 2008, en hausse de 52%. Les hausses ont aussi touché les biens destinés à l'outil de production (35,16%) soit 11,83 milliards de dollars, les biens de consommation alimentaire en hausse de 55,75 % (7,71 milliards de dollars) et enfin les biens de consommation non alimentaires avec +22,30 % soit 6,41 milliards de dollars. La répartition des importations par mode de financement montre une nette prédominance du cash, qui reste le mode le plus utilisé avec 81,22% du total des importations de l'année 2008, soit 31,80 milliards de dollars enregistrant ainsi une hausse de 42,14% par rapport à 2007. Les lignes de crédit ont financé 8,13% des importations, en diminution de 7,23%, puisque le montant est passé de 3,43 milliards de dollars en 2007 à 3,18 milliards de dollars en 2008. Le reste des importations a été financé par le recours aux comptes devises propres et autres, à raison de 4,90% et de 5,75% soit 1,92 milliard et 2,25 milliards de dollars, détaille le Cnis. Par ailleurs, au cours de l'exercice 2008, les principaux clients de l'Algérie étaient les Etats-Unis d'Amérique avec 18,64 milliards de dollars , l'Italie (11,90 milliards de dollars ), l'Espagne (8,94 milliards de dollars), la France (6,42 milliards de dollars), les Pays-Bas (5,61 milliards de dollars ) et le Canada avec 5,55 milliards de dollars. Quant aux principaux fournisseurs, la première place est revenue à la France avec 6,46 milliards de dollars, suivie de l'Italie (4,34 milliards de dollars), la Chine (3,98 milliards de dollars), les Etats-Unis d'Amérique (2,18 milliards de dollars) et l'Allemagne (2,33 milliards de dollars), selon la même source. En ce qui concerne la répartition par régions économiques, les pays de l'Union européenne (UE) restent toujours les principaux partenaires de l'Algérie avec 53,23% des importations et 51% des exportations. Les importations en provenance de l'UE ont enregistré une hausse de près de 44,5%, passant de 14,43 milliards de dollars en 2007 à 20,84 milliards de dollars pour l'année 2008. Les exportations de l'Algérie vers ces pays ont aussi augmenté de 48,69 % pour totaliser 39,89 milliards de dollars. Les pays de l'OCDE (hors UE) viennent en deuxième position avec 18,19% (7,12 milliards de dollars) d'importations de l'Algérie en provenance de ces pays et de 36,93% (28,89 milliards de dollars) d'exportations algériennes. Les échanges commerciaux entre l'Algérie et les autres régions restent marqués par des faibles proportions, malgré les augmentations enregistrées, selon le Cnis. Le volume global des échanges avec les pays de l'Asie a affiché une augmentation appréciable de 32,16%, passant de 8,32 milliards de dollars à 10,99 milliards de dollars. Les échanges commerciaux avec les pays de Maghreb (UMA) ont également connu une hausse, en passant de 1,04 milliard à 1,71 milliard de dollars. Les pays arabes (hors UMA), quant à eux, ont enregistré aussi une évolution positive, puisque le volume est passé de 1,10 milliard en 2007 à 1,57 milliard de dollars en 2008, soit une augmentation de 43%. H Mohandi