La mise en faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers, en septembre dernier, avait accéléré la crise qui s'est propagée à travers le monde comme une traînée de poudre, en un laps de temps très court. Ce qui était à craindre s'avère être inévitable et l'onde de choc de la crise ne cesse d'entraîner des dépréciations en chaîne sur les marchés internationaux. Premiers signes de la crise : les défauts de paiement sur les crédits hypothécaires se multiplient aux Etats-Unis durant les premiers mois de l'année écoulée et provoquaient les premières faillites d'établissements bancaires spécialisés. Cette mise à mal des institutions financières a provoqué sans retard un véritable effet boule de neige. La banque d'investissement Bear Stearns, qui annonce la faillite de deux fonds spéculatifs, était la première grande banque à subir les dommages des crédits « subprime ». L'ancien président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Alan Greenspan, a estimé alors que la crise financière actuelle est la plus grave depuis 50 ans, voire même depuis un siècle. Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a confectionné un plan de sauvetage de 700 milliards de dollars pour les besoins d'éponger les créances douteuses accumulées par les banques dans l'immobilier. En Europe, en complément aux initiatives des gouvernements, la Banque centrale européenne s'est collée la mission d'abreuver le marché monétaire en injectant déjà plus de 120 milliards d'euros à la disposition des établissements. La BCE a injecté des liquidités sur fond de défaillances bancaires en Europe dans le cadre d'une opération de refinancement spéciale. En Algérie, l'on continue à nourrir l'idée selon laquelle l'impact de la crise financière actuelle sera limité sur des économies comme celle de notre pays, alors que la chute vertigineuse des cours du pétrole fait craindre le pire. Le ministre des Finances en personne, Karim Djoudi, avait affirmé à maintes reprises que l'Algérie « est bel est bien à l'abri de la crise financière internationale ». Les experts internationaux les plus optimistes prévoient une sortie de crise vers fin 2010 et une récession économique mondiale à couleur grisâtre en 2009. Laquelle récession entraînerait une décroissance importante de la demande mondiale de pétrole et une baisse continue des prix. Un défi majeur pour les économies dépendantes des recettes pétrolières, à l'image de l'Algérie.