Qu'en est-il de l'investissement dans l'amont pétrolier ? celui-ci a été au centre de la dernière réunion du G8 Energie.. Mais la conférence de Rome ayant pour thème "Au-delà de la crise Vers un nouvel ordre mondial de l'énergie", n'est pas parvenue à définir les modalités permettant d'encourager l'investisement. Ses décisions seront soumises au sommet du G8 qui se tiendra du 8 au 10 juin également en Italie. A cause de la crise, nombre de projets d'investissements ont été repoussés ou annulés. Selon un rapport de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), les investissements dans l'exploration-production de pétrole et de gaz devraient chuter de 21% cette année par rapport à 2008, tandis que ceux dans les énergies renouvelables devraient s'écrouler de 38%. Une chute qui "peut préparer le terrain pour de futures brusques hausses des prix", a mis en garde le numéro deux du Fonds monétaire international (FMI), John Lipsky. Passés d'un record absolu de 147,50 dollars en juillet à 32,40 dollars en décembre, les cours du pétrole se sont graduellement raffermis depuis le début de l'année et évoluent actuellement autour de 60 dollars. Il est logique de s'attendre à un accroissement des investissements dans le secteur énergétique après la fin de la crise. Il est probablement inutile d'y compter à présent, compte tenu de la réduction considérable de la demande des entreprises énergétiques en énergie et des difficultés de l'obtention de crédits. D'autre part, il faut soutenir les investissements dans le secteur énergétique: dans le cas contraire, l'offre d'énergie pourrait s'avérer insuffisante au moment de la reprise économique. Ainsi, l'AIE prévoit un déficit possible de pétrole en 2012. Les capacités mondiales d'extraction de pétrole ont déjà diminué de 2 millions de barils par jour. Si cette tendance persiste, l'économie mondiale perdra, selon les prévisions de l'AIE, 4,2 millions de barils d'or noir par jour supplémentaires au cours des dix-huit prochains mois.C'est pourquoi, dans leur déclaration finale, les participants de la réunion de Rome ont appelé le secteur énergétique à effectuer des investissements sans attendre le début de la reprise économique. La déclaration a été signée non seulement par les ministres de l'Energie des pays du G8, mais aussi par des représentants de 23 pays : les pays émergents, dont quatre membres de l'Opep avec l'Arabie saoudite en tête, étaient largement représentés à la conférence de Rome. "La crise économique et financière actuelle ne doit pas retarder les investissements et les projets énergétiques programmés qui sont essentiels à la reprise économique", ont insisté les ministres dans une déclaration commune publiée. Le document a également été paraphé par la Commission européenne et les ministres des quinze pays invités (Brésil, Chine, Inde, Mexique, Afrique du Sud, Egypte, Corée du Sud, Arabie Saoudite, Algérie, Australie, Indonésie, Libye, Nigeria, Rwanda, Turquie). Au total, les 23 pays représentent plus de 80% de la demande et de l'offre d'énergie dans le monde. Une volatilité que les ministres de l'Energie souhaitent réduire en travaillant à l'amélioration des "cadres réglementaires". Synthèse S.G.