L'institution financière internationale estime que la moyenne des prix du pétrole s'établira à 47 dollars le baril l'année en cours. L'Algérie fait partie des pays qui “tirent semble-t-il, le mieux leur épingle du jeu” de la crise économie mondiale. Selon des estimations publiées hier par la Banque mondiale, l'Algérie devrait connaître une croissance du produit intérieur brut de 2,2% en 2009 et de 3,5% en 2010. La croissance en 2008 est estimée à 3,2%. Dans son rapport actualisé sur les perspectives économiques mondiales 2009 (Global Economic Prospects 2009), la Banque mondiale relève que de toutes les régions en développement, c'est la région Moyen-Orient et Afrique du Nord qui tire le mieux son épingle du jeu, avec une croissance à peine de 0,3 point en dessous du taux de 3,3% initialement prévu, précisant que le produit intérieur brut des pays exportateurs de pétrole “ne devrait augmenter que de 2,9% en 2009, contre 4,5% en 2008, par suite de la baisse des recettes pétrolières et de la réduction de la production de pétrole”. Le rapport souligne qu'à 47 dollars le baril en 2009, le prix du pétrole devrait être inférieur de plus de moitié à ce qu'il était en 2008. Les prix des produits non pétroliers devraient se maintenir, eux aussi, à un niveau bas, à quelque 30% en dessous de celui atteint en 2008. La Banque mondiale prévoit un ralentissement de la croissance du PIB dans les pays en développement qui se ralentira pour se maintenir à 2,1% en 2009, contre 5,8% en 2008. Compte tenu de la détérioration rapide de la situation économique et financière à l'échelle mondiale, la banque a revu à la baisse ses prévisions de novembre 2008, qui tablaient sur une croissance de plus du double (4,4%) dans les pays en développement. Le rapport signale, par ailleurs, que l‘activité mondiale devrait se contracter de 1,7% cette année, ce qui marquerait le premier déclin de la production mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale. Le PIB continuerait de reculer de 3% dans les pays de l'OCDE et de 2% dans les autres pays à revenu élevé. D'après les prévisions de base de la Banque mondiale, la croissance redeviendrait légèrement positive en 2010, l'assainissement du secteur financier, la dévalorisation des actifs et les effets d'entraînement de la crise financière continuant de peser sur l'activité économique. Mais l'ampleur de la reprise et le moment où elle interviendra sont encore très incertains. Les prévisions actualisées de la Banque mondiale soulignent que “même si un rebond — aussi faible soit-il — devait se produire, l'activité restera atone et la situation économique marquée par le chômage et d'importants ajustements sectoriels au cours des deux prochaines années. Même si la croissance redevient positive en 2010, la production restera faible, les tensions budgétaires iront croissant, et les niveaux de chômage continueront d'augmenter dans la quasi-totalité des pays pendant une bonne partie de 2011”, explique Hans Timmer, responsable de l'équipe chargée de l'analyse des tendances mondiales au sein du groupe des perspectives de développement à la Banque mondiale. Pour la Banque mondiale, le monde en développement risque de payer un lourd tribut à la crise née dans les pays du Nord. “Dans tous les pays en développement, nous constatons les effets de la récession sur les plus pauvres, qui sont encore plus exposés qu'auparavant à des chocs soudains et qui voient leur marge de manœuvre réduite et leurs espoirs frustrés”, observe Justin Yifu Lin, économiste en chef et premier vice-président économie du développement. “Il s'agit tout simplement d'une crise de développement, qui pourrait réduire à néant des années de progrès”. Pour 2009, la banque prédit une chute historique du volume du commerce mondial de biens et services, de 6,1% en 2009. Meziane Rabhi