La croissance économique en Afrique devrait chuter de 6,5% à 4,5% en 2009, "une année semée d'embûches" en raison de la crise mondiale . Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr Donald Kaberuka, en présentant le 20 janvier 2009 les vœux de son institution aux diplomates des pays membres de la banque et accrédités en Tunisie, n'a pas caché que les temps seront de plus en plus durs pour les économies africaines. "Le taux de croissance du PIB sur le continent risque de tomber de 6,5% à 4,5% en 2009,” a-t-il déclaré lors d'une rencontre annuelle avec les ambassadeurs de pays membres accrédités à Tunis, siège provisoire l'institution. "Les perspectives sont sombres et on risque de voir hypothéquer les acquis des années précédentes", a averti M. Kaberuka, rappelant la mise en place d'un groupe de suivi financier à la BAD pour identifier les risques par pays. Estimant que "la situation en évolution rapide" ne permet pas de mesurer pour l'heure les effets de la crise, il a prévu que les pays qui ont procédé à des réformes économiques structurelles ces dernières années seraient "en meilleure position face au choc".M. Kaberuka a aussi assuré l'assistance du soutien de la BAD aux différents pays pour faire face à cette crise. C'est à juste titre qu'il a indiqué que l'Afrique avait besoin de solution durable, tout en réitérant l'appel que les Objectifs du Millénaire pour le développement soient atteints : "Nous devons assurer que les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) seront atteints, ainsi que les objectifs de Copenhague sur les changements climatiques et ceux des déclarations de Paris, Accra et Doha sur l'aide pour le développement", a-t-il souligné. Le patron de l'institution africaine rappellera que la BAD a récemment élaboré une Stratégie à moyen terme 2008- 2012 qui, "en cette période d'incertitude", est à même de constituer un canevas pour la banque au cours des cinq prochaines années. Pour la BAD, convaincue que les pays africains ne doivent pas rester en permanence dépendants de l'Aide publique au développement (APD), il est impératif que l'accent soit mis sur les leviers de la croissance, à savoir les infrastructures (nationales et régionales) au sens large du terme, la gouvernance (autrement dit la bonne gestion), l'enseignement supérieur et le secteur privé. Tout porte à croire que la BAD a été épargnée jusque-là de l'impact de la crise financière internationale, et ce "grâce à sa gestion des risques". C'est pour cette raison -et bien d'autres- que la Banque maintient ses ambitions pour l'Afrique, en faisant "davantage et mieux", a dit M. Kaberuka, tout en ajoutant que ''cela nécessitera un accroissement de ses ressources, comme l'ont évoqué les membres du Comité des ministres africains des Finances et gouverneurs des Banques centrales, samedi dernier à Cape Town''. Aussi, le président de la BAD a réclamé "une réponse mondiale coordonnée" et mis en garde contre une remontée de la "pauvreté latente" avec le risque de voir l'Afrique rater les Objectifs pour le dévloppement du Millénaire (OMD) en 2015. Synthèse Isma B.