Après les sérieux dégâts causés par la crise financière aux pays africains, les économies de ces derniers se portent bien et elles devraient enregistrer une croissance de 5 % en 2010 et de 6 % en 2011, a indiqué M. Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD), à Washington lors de la réunion des ministres des Finances d'États africains. Dans son allocution, le président de la BAD reconnaît les revers qu'ont subis les pays africains en raison de la crise financière, en se félicitant de la ténacité de ces pays à faire face aux conséquences néfastes de la crise. " Les économies africaines ont montré qu'elles étaient capables de tenir bon face à la crise financière mondiale: elles ont réussi à l'épreuve d'endurance ", a-t-il révélé en commentant le flux des capitaux en Afrique subsaharienne. Le flux était passé de 10 milliards de dollars en 2001 à 53 milliards de dollars juste avant que n'éclate la crise économique de 2007. Cependant, M. Kaberuka a noté que la plupart de ces fonds étaient allés à un petit nombre de pays. Alors que les conditions s'améliorent et que les investisseurs voient les transformations qu'ils souhaitent sur le continent, à savoir la stabilité politique, la responsabilité et la transparence économique, M. Kaberuka prédit un changement en illustrant ces dires par l'exemple réel du Cap-Vert " le miracle du continent ". Selon lui, ce pays s'est transformé d'un pays très pauvre en un État à revenu moyen. Il ne reçoit plus de prêts à des conditions libérales ou concessionnelles de la BAD mais emprunte de l'argent aux taux du marché. Bien que le Cap-Vert ait encore besoin d'assistance, d'investissements et de tourisme, a souligné M. Kaberuka, il a réalisé de grands progrès avec l'appui des envois de sa population d'expatriés et en faisant des choix avisés. Dans le même ordre d'idées, il souligne également les efforts de la BAD pour susciter le développement en Afrique. "Les activités qu'elle finance par le biais de prêts directs et de prises de participation sont passées d'un total modeste de 300 millions de dollars en 2005 à 1,6 milliard en 2008", estime le directeur de la BAD. En outre, M. Kaberuka a confié aux ministres africains qu'il était convaincu que "les réformes économiques qui se sont produites en Afrique dans les années 1980 (notamment dans le secteur des finances publiques et des taux de change ) ont établi une fondation très ferme. Il a soulevé à cet égard la question d'aide aux pays africains. " Il y a une autre façon de voir ce problème ", dit-il, en soulignant que les lacunes au niveau de l'infrastructure étaient l'entrave principale au développement sur le continent et un facteur qui "?ne peut être réglé par un seul pays ou par une seule entreprise?".M. Kaberuka a ajouté que la croissance exponentielle des marchés des télécommunications en Afrique a accru la demande de fibres optiques et d'installations de communications par satellite pour répondre aux besoins importants dans ce domaine. " Les activités de ces petites ou grandes entreprises qui prennent de plus en plus d'envergure sont entravées par les coupures de courant, par une infrastructure routière mal aménagée et par des voies ferrées en piteux état. " L'Afrique, un continent qui compte un milliard de personnes dont 40 % vivent dans des zones urbaines et ont besoin de logements, de téléphones et de toutes sortes de services, a besoin d'une infrastructure. Et c'est cette nécessité qui transforme actuellement l'Afrique. Pour répondre à ces besoins, a dit M. Kaberuka, 60 % des financements consentis par la BAD sont destinés à l'infrastructure - routes, rails, eau, cyberespace.