L'Algérie se classe aux premières loges mondiales en termes d'accidents de la circulation et de nombre de victimes. Malgré les efforts déployés jusqu'à présent par les pouvoirs publics pour atténuer cette hécatombe, on n'a pas autant progressé dans la définition de la répartition et des effectifs optimaux nécessaires à la lutte contre les accidents de la route. Au cours de l'année 2008, plus de 15 000 véhicules de transport en commun ont été retirés de la circulation pour cause de défaillance mécanique. Lors d'une récente sortie à l'intérieur du pays, M. Amar Tou a mis en cause les cadres de son secteur sur cette question : " Les directeurs et inspecteurs principaux des directions de transport sont responsables dans la plupart des accidents de la route, survenus dans le pays, aux côtés des examinateurs et moniteurs d'auto-école de conduite par leur négligence ". Il a rappelé le recours désormais à des cahiers de charges pour le transport collectif et l'augmentation du volume des horaires des cours de conduite. Il convient de signaler que le parc roulant national compte, à la fin de l'année 2008, 5,25 millions de véhicules, tous types confondus. Jeudi, lors de son passage à l'APN (question orale), le ministre des Transports, M. Amar Tou, a déclaré que 4 151 personnes sont mortes dans des accidents de la circulation survenus durant les onze premiers mois de l'année 2008 (contre 3 784 en 2007), les blessés se chiffre à 33 000 personnes (NDLR). Cette hausse de perte en vie humaine enregistrée par rapport à l'année précédente montre qu'en moyenne 10 personnes sont victimes chaque jour de la violence routière. Ce qui a fait dire à M. Tou devant les députés qu'un fichier national des infractions est en cours d'élaboration. Il aidera à déterminer avec exactitude les infractions à l'origine des accidents mortels. Le ministre soulignera également que le gouvernement est en phase d'introduire de nouvelles mesures pour l'alourdissement des peines et un retrait définitif du permis de conduire. " Un fichier national relatif au permis de conduire, à la carte grise et aux infractions est en cours d'élaboration par le gouvernement ", précise le ministre des Transports, rappelant, dans le même sens, l'application prochaine du " permis à points ". L'analyse faite jusqu'à présent par les pouvoirs publics fait ressortir que 90 % des accidents de la circulation, survenus ces dix dernières années en Algérie, ont été néanmoins provoqué par les usagers de la route. Le reste est dû soit à l'état des routes ou à la défaillance mécanique des véhicules ou encore à la mauvaise visibilité. Parmi les autres causes à l'origine de ce nombre important d'accidents de la route, les services de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale évoquent le facteur humain qui est responsable à plus de 90 % des sinistres (non-respect du code de la route, l'excès de vitesse et les dépassements dangereux. Pour les experts, il est désormais impératif d'identifier les fonctions à assurer parmi les activités intervenant dans cette lutte contre la violence sur les routes (surveillance, sécurité routière, les infrastructures, la conception des véhicules et les comportements). Les mêmes analyses préconisent des stratégies pour améliorer ces fonctions à travers le territoire national. Elles nécessitent que l'Etat dispose de moyens suffisants, notamment en matière de financement, d'autorité légale et de ressources humaines. Ahmed Saber