Une souche de grippe aviaire H5 a été détectée dans une exploitation avicole du sud de la province canadienne de Colombie-Britannique (ouest), a annoncé samedi l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). "Les analyses effectuées jusqu'à présent indiquent que cette souche d'influenza aviaire est faiblement pathogène", a déclaré l'ACIA dans un communiqué, précisant que d'autres analyses étaient en cours pour confirmer son caractère pathogène et déterminer le sous-type et la souche exacte du virus. Tous les oiseaux présents sur les lieux infectés seront euthanasiés. Il y en a entre 50.000 et 60.000 dans l'exploitation où le virus a été détecté. Pour limiter toute propagation potentielle du virus, une quarantaine a été décrétée dans une vingtaine d'exploitations situées dans un rayon de trois kilomètres autour des lieux infectés, a-t-elle précisé. Il faut dire que la grippe aviaire est de retour dans de nombreux pays en Asie, en Afrique, en Europe et en Amérique. Malgré la lutte mondiale contre l'épizootie pilotée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus est toujours présent et refait surface, à chaque fois. Le spectre d'une pandémie mondiale est toujours présent. Preuve à l'appui, Novartis a annoncé la semaine dernière qu'il a obtenu du gouvernement américain un contrat de 486 millions de dollars sur huit ans pour la construction d'une usine où sera fabriqué un vaccin contre la grippe aviaire. Ce site, qui sera basé à Holly Springs en Caroline du Nord, permettra de fabriquer de grandes quantités de vaccins en cas de pandémie de grippe, précise le groupe pharmaceutique dans un communiqué, ajoutant que plus de 300 emplois de "haute qualité" seront créés à cet effet. Grâce à ce site, Novartis pourra fournir 150 millions de doses dans les six mois suivant l'irruption d'une pandémie. Des vaccins contre la grippe saisonnière ainsi que des vaccins pré-pandémiques pourront également être produits. Le danger est donc permanent d'autant plus que de nouvelles souches apparaissent à chaque fois. En effet, il y a quelques mois, pendant que tous les yeux étaient rivés sur le virus H5N1 de la grippe aviaire et sur la menace d'une éventuelle pandémie, une souche beaucoup plus virulente que cette dernière, à savoir la souche H9N2, constituerait un risque énorme pour la race humaine. D'après une équipe de virologues de l'université du Maryland, dont les observations sont parues dans le "Public Library of Science journal", depuis les premières manifestations du virus H9N2 retrouvées chez des oiseaux, on aurait enregistré plusieurs contaminations d'humains et ce sous-type de virus serait même désormais omniprésent chez les volailles et autres animaux domestiques du continent eurasien. L'appréhension majeure envers le virus de la grippe aviaire provient du fait que la souche H5N1 pourrait potentiellement évoluer et acquérir un ensemble de caractéristiques lui permettant de devenir hautement endémique chez les humains et ce, à l'échelle internationale. Or, il semblerait que le virus H9N2 présente un profil similaire, à en croire les déclarations des auteurs de cette communication. C'est également ce qui pousse la plupart d'entre eux à estimer qu'une pandémie mondiale relève de la fatalité, sans toutefois être en mesure de prévoir quand et quelle souche de la grippe aviaire sera impliquée. Fait troublant, la recherche a pu démontrer qu'il suffisait d'une seule modification génétique du virus H9N2 pour qu'il devienne davantage dangereux et contagieux. La plupart des spécialistes du virus de la grippe aviaire estiment qu'une pandémie à l'échelle mondiale est inévitable. En revanche, personne ne peut prédire quelle souche du virus en particulier en sera responsable bien que le H5N1 fasse actuellement figure de principal suspect. Le virus H5N1 de la grippe aviaire a contaminé 358 personnes et fait 243 victimes humaines depuis 2003. Il a également entraîné l'abattage de plus de 300 millions de volailles. Dalila B.