La création d'une banque euroméditerranéenne a été vivement recommandée lors d'un séminaire sur " les investissements des pays du Golfe au Maghreb " organisé le 15 janvier, à l'Ifri (Institut français des relations internationales). Dans ce sens, Moncef Cheikh-Rouhou, professeur affilié d'économie et de finances internationales à HEC Paris a estimé que "la Banque européenne d'investissement (BEI) intéresse les opérateurs du Golfe, parce que c'est une banque sérieuse ". Tout en se félicitant de l'existence de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (Femip), créée en 2002 au sein de la BEI dans le cadre du processus euro-méditerranéen, Moncef Cheikh-Rouhou estime que si la Femip "est très utile pour financer des infrastructures, par exemple dans le traitement des eaux ", en revanche, elle n'est pas adaptée au développement des PME, " qui sont le nerf de la guerre pour la croissance des nations du Maghreb".C'est pourquoi l'ancien vice-président et directeur général de la banque d'investissement Best (1983-1993) en Tunisie, contrôlée par le groupe saoudien Dallah Al-Baraka, prône la création d'une banque euro-méditerranéenne, à l'instar de la Banque européenne de reconstruction et de développement (Berd), qui a permis le décollage des anciens pays communistes d'Europe centrale et orientale. Il faut savoir que la Femip qui a bénéficié de financements à hauteur de 7,3 milliards d'euros couvrant la période 2002-2007 a participé au dévelloppement des PME dans de nombreux pays de la rive Sud de la Méditerranée. Aussi, pour la période 2007 à 2013, celle-ci a été allocataire de fonds estimés à 8,7 milliards d'euros et de 2 milliards provenant du budget communautaire relatif aux activités d'assistance technique et de capital investissement, au service, suivant les recommandations du Conseil européen, de l'ouverture, de la modernisation et de la compétitivité du tissu industriel des Etats à la lisière sud du Vieux continent. Plus de 1 600 petites entreprises ont bénéficié de prêts de la Femip. 3% du montant total prévu en guise de soutien aux PME, ont été affectés à des prises de participation dans le capital d'entreprises, comme en Algérie ou à des fonds d'investissement au Liban, au Maroc et en Tunisie. Aussi, un nouveau comité consultatif a vu le jour en 2007, réunissant des représentants de haut niveau des deux côtés de la méditerranée dans le but de renforcer l'implication des pays du Sud dans la gestion de la Femip dont les expertises de terrain sur le tourisme par exemple ont permis l'identification, dans les neuf sites partenaires de l'UE, de potentiels inexplorés, notamment culturels, ce qui est de nature, indique le rapport annuel de la BEI, à faire de la diversification des produits, un volet essentiel de la stratégie des pouvoirs publics, en quête d'une valeur ajoutée de leurs activités touristiques. Durant le mandat 2007-2013, la BEI entend renforcer les acquis des dernières années en s'employant à cibler la microfinance, améliorer les produits en phase de fonctionnement, élargir la gamme des instruments financiers de la Femip et à favoriser la mise en place de prêts en monnaie locale et de fonds de garantie pour atténuer les risques supportés par des PME, généralement les plus à même d'endiguer le flot des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur. Synthèse Isma B.