La mise en place d'une stratégie fiable de prise en charge des halles à marée implantée dans l'enceinte de la pêcherie d'Oran se fait de plus en plus ressentir, selon des professionnels du secteur. Ces derniers souhaitent également la réhabilitation de cet espace pour qu'il puisse être au diapason de l'évolution s'opérant dans le secteur d'écoulement des ressources halieutiques conformément aux normes internationales. Ce marché érigé sur plus de 1600 m2 avec une architecture moderne ne répond désormais ni aux ambitions des professionnels, ni à la place qu'occupe cette métropole qui enregistre des activités diverses de pêche relancées grâce aux efforts consentis ces dernières années par l'Etat et les opérateurs économiques. En l'absence d'encadrement des activités de pêche et d'un cadre réglementaire défini, les transactions commerciales dans ce marché nécessitent la mise en place de conditions requises assurant l'hygiène et la valorisation des produits halieutiques, recommande-t-on à la Direction du secteur. Le responsable du secteur a souligné que "le non développement des halles à marée est aujourd'hui un frein à la croissance économique dans la wilaya d'Oran, du fait de l'absence de concertation entre les professionnels et les pouvoirs publics, d'où l'absence d'une stratégie commune pour le maintien des normes internationales de contrôle sanitaire des produits de la pêche, notamment par l'introduction de la notion d'auto-contrôle et de traçabilité". Cette situation a favorisé la multiplication de vendeurs de poisson de gros et de détails en dehors de la pêcherie, lesquels exposent leurs produits sans aucune condition assurant l'hygiène, déplore-t-on. Les problèmes relevés sur les lieux ont trait à l'accumulation des déchets et des eaux usées pour le nettoiement de la pêcherie qui sont rejetés systématiquement dans le bassin du port, en plus des odeurs nauséabondes se dégageant d'une conduite profonde se trouvant à l'intérieur de la pêcherie et la détérioration du terrain.L'inspection vétérinaire de la wilaya a averti, lors de sa visite des lieux, que la situation prévalant dans ce marché nécessite d'intenses efforts et une prise en charge au mieux de cet espace pour la protection du consommateur. A chaque visite d'inspection, l'accent est mis sur la nécessité de mettre en application des recommandations allant dans le sens de nettoiement de cet espace et des caisses où sont entreposés les produits de la mer. Il a été également recommandé d'interdire l'accès des camions à l'intérieur du marché, à l'exception des camions frigorifiques. Deux médecins vétérinaires assurent actuellement le contrôle des produits halieutiques, souligne-t-on. Cette poissonnerie, où activent 24 dépositaires de vente de poisson et 27 agents chargés de l'entretien, a réalisé des recettes évaluées à 4 millions de DA/an. Les locaux situés à l'intérieur de ces halles sont loués à 2600 DA/mois, auxquels s'ajoutent un taux de 8 % de taxes de vente. Le réaménagement des halles à marée conformément aux normes internationales, s'avère impératif, d'autant plus que l'Algérie vient de parapher une convention de partenariat avec l'Union européenne et s'apprête à adhérer à l'OMC, selon un professionnel du secteur qui considère que cette opération de réaménagement permettra l'organisation du processus d'écoulement des produits, pour la protection de la santé des consommateurs d'une part et le contrôle de l'offre et de la demande, d'autre part. Les statistiques avancées par le service des affaires économiques de la commune d'Oran font état de la mise en exposition dans ce marché au cours de l'année précédente de 6.913 caisses de poisson blanc, soit une quantité de 74.313 kg et 14.835 caisses de poisson bleu avec 76.483 kg. De son côté, la Direction de la pêche et des ressources halieutiques considère que la question de réaménagement des halles de marée constitue une phase "déterminante" en matière de modernisation de la pêcherie, qui fera l'objet de ces travaux sur deux tranches, la première portant sur le volet de préservation de la qualité du produit et de la santé du consommateur. La deuxième tranche consistera en la réorganisation du processus de commercialisation du poisson à l'intérieur de la pêcherie dans le souci aussi de protection de la santé des consommateurs et de valorisation de cette activité. R.T