Dans le cadre de la lutte contre l'importation et la commercialisation des produits contrefaits, qui représentent un danger pour l'économie nationale, d'autant que ces derniers concernent différents produits, notamment alimentaires, cosmétiques, pièces détachées, automobiles, électroménager, habillement et médicaments et face à cette situation nuisible pour l'économie, le gouvernement prévoit la mise en place de laboratoires de contrôle de la conformité des produits importés dans chaque wilaya. Dans une séance plénière consacrée aux questions orale au Conseil de la nation, le ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaaboub, a annoncé, jeudi, que son département ministériel a tracé un programme de réalisation d'un laboratoire de contrôle des produits de consommation dans chaque wilaya et ce, dans le cadre du plan quinquennal 2009-2013. Le représentant du gouvernement, qui répondait à une question orale d'un membre du Sénat sur le contrôle des produits importés, a indiqué que des travaux de réalisation d'un laboratoire national ont été lancés dans la commune de Mahelma (Alger) chargé essentiellement du contrôle des différents produits nationaux ou importés existant sur le marché. A ce propos , il a précisé que tous les produits importés sont soumis au contrôle à la frontière par 19 inspections, en coordination avec plusieurs instances nationales spécialisées à l'instar de l'Institut algérien de normalisation et l'Office national de métrologie légale. Selon lui, les textes juridiques adoptés ces dernières années ont été accompagnés d'un contrôle rigoureux de la conformité des produits importés ou locaux avec le concours de plusieurs secteurs tels l'agriculture, la santé, la douane, la police ainsi que les services du ministère du Commerce. Pour rappel, les Douanes algériennes ont saisi, au cours de l'année 2008, 4 millions d'articles contrefaits. Et dans une conférence animée par les responsables de l'UGCAA récemment à Alger, il a été révélé que 80% des produits du marché mondial sont des produits contrefaits, avec une perte annuelle pour notre pays oscillant entre 25 et 30 milliards de dinars. Pour ce qui est des produits contrefaits commercialisés en force sur les marchés locaux, il y a le tabac, avec un taux de 60%, les pièces détachées (50%), les produits cosmétiques (40%), l'habillement et les chaussures (30%) et l'électroménager avec un taux de 12%. D'autre part, et s'agissant de l'organisation des marchés, le ministre a précisé que ces derniers s'engagent à respecter les normes d'hygiène et de conformité des produits pour l'obtention de l'agrément et ce, en vertu d'un nouveau décret adopté dernièrement par le gouvernement.Il sera accordé l'agrément, en vertu de ce texte, aux seuls marchés qui répondent aux mesures d'hygiène et de conformité des produits. Selon M. Djaaboub, ce décret encouragera les investisseurs privés à créer des espaces commerciaux nouveaux dans le respect des normes et à assurer, en même temps, un meilleur encadrement et une meilleure maintenance des locaux. Avant d'affirmer que l'objectif est la réorganisation de l'activité commerciale et l'élimination de tout ce qui nuit à l'acte commercial. Il s'agit également de pallier un vide réglementaire enregistré en la matière. A une question sur l'ampleur du marché parallèle, il a indiqué que le ministère a élaboré un programme susceptible de mettre fin à ce phénomène par la construction de 50 marchés nationaux, régionaux et de wilaya, à la faveur du programme quinquennal 2009-2013, ainsi que 1000 nouveaux marchés de proximité. Par ailleurs, il a annoncé qu'il sera procédé à la codification du congé annuel des commerçants, précisant que "conformément au décret, les présidents d'APC ont la latitude, en coordination avec les directions du commerce de wilaya, de délivrer les autorisations de congé aux commerçants". Cette autorisation sera conditionnée par la présence de commerçants exerçant le même métier proche du local qui a obtenu l'autorisation de fermeture. Nacera C.