Indubitablement, les Allemands ont entamé l'année 2009 avec des événements bilatéraux œuvrant pour un rapprochement davantage et pour une coopération féconde entre l'Algérie et l'Allemagne. Après avoir organisé une bourse de coopération, durant le mois écoulé, ayant pour thème les Travaux publics et le transport routier, la Chambre algéro-allemande de Commerce et de l'industrie a organisé, hier à Alger, une autre bourse portant sur l'eau et l'environnement. Il est vrai que le nouveau climat des investissements en Algérie ne cesse de susciter de vives inquiétudes auprès des représentations diplomatiques et commerciales étrangères en Algérie, lesquelles considèrent que le champ d'investissement n'est jamais autant verrouillé qu'à l'heure actuelle. Cependant, déceler des opportunités justifiant une implantation en Algérie demeure, indubitablement, une des vocations des investisseurs, notamment allemands, et pour cause, dans un laps de temps très court, deux bourses de coopération ont été déjà organisées. Celle d'hier s'est distinguée par la présence de ministre allemand de l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité nucléaire, M. Sigmar Gabriel, en visite à Alger depuis lundi, et qui a drainé avec lui une délégation très importante de représentants de sociétés activant dans le secteur de l'eau. Cette conférence traduit, dira le directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK), M. Andreas Hergenröther, "la volonté des entreprises allemandes à porter leur savoir-faire de plus dans les secteurs suivants: Technique d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées, technique de réutilisation des eaux résiduelles traitées et de dessalement de l'eau de mer". A travers cette bourse de coopération, poursuit-il, "on souhaite mettre à table les investisseurs allemands avec des potentiels partenaires afin d'aligner d'autres jalons de coopération". En outre, M. Hergenröther a tenu a rappelé, dans le même contexte, le succès qu'a suscité le premier salon algéro-allemand de l'environnement (EnviroAlgérie 2008) durant lequel 73% des exposants ont pu concrétiser leurs relations d'affaires et 84% ont évalué l'utilité du salon de manière positive. Et de ce fait, "nous sommes, actuellement, en discussion avec différents partenaires pour organiser la deuxième édition d'ici la fin de l'année". Interrogé sur les possibilités allemandes d'investir dans la gestion des déchets, le directeur général de la AHK dira que "l'Allemagne est disponible et très engagée à œuvrer dans ce domaine. Il y a des sociétés qui s'intéressent par la construction des centres de dépôts. A titre d'exemple, la société Dywidag. Il y a également une autre société activant dans le secteur des travaux publics qui s'intéresse pour le traitement des déchets pétroliers". M. Zidane Merah, secrétaire général du ministère des Ressources en eau, après avoir présenté les grands axes du plan quinquennal 2010/2014, en matière de ressources en eau, a tenu à énumérer les opportunités d'affaires. "Nous attendons des Allemands, entre autres, le savoir-faire, l'appui technique, les techniques managériales, la formation des formateurs ainsi que le transport technologique", a-t-il dit. Selon lui, la participation des entreprises allemandes "demeure toujours insuffisante étant donné qu'il n'y a pas eu d'apport d'investissement. Notre souhait est de faire concrétiser l'apport d'investissement de ces entreprises en Algérie, à travers d'autres projets et dans le cadre d'un partenariat durable permettant, entre autres, le transfert du savoir-faire dans le domaine technique et scientifique, la durabilité de ce partenariat, et ce, à travers une installation de centre de formation, notamment dans les métiers de l'eau. C'est ça l'objectif de cette rencontre", a-t-il ajouté. Le ministre allemand de l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité nucléaire, M. Sigmar Gabriel, a évoqué le climat des affaires en Algérie tout en reconnaissant les efforts entrepris par le gouvernement pour assurer une stabilité économique. Cependant, il a jugé nécessaire de maintenir davantage la situation sécuritaire. D'autant plus, M. Sigmar Gabriel a déploré les lenteurs des procédures administratives et les entraves bureaucratiques ainsi que le non-respect des conditions des contrats signés. Interrogé sur les possibilités de créer un fonds souverain en vue de supporter les activités économiques bilatérales, le ministre allemand a indiqué que "l'idée de la création d'un fonds est discutable et réalisable. D'ailleurs, on envisage, dans une première phase, l'installation de deux coordinateurs afin de chapeauter les experts". Par ailleurs, le ministre s'est montré très attentif quant au secteur de l'énergie renouvelable en Algérie. "Nous envisageons de renforcer nos investissements dans ce cadre, et ce, principalement dans l'intérêt de l'Algérie", a-t-il conclu. Hamid Mohandi