La chancelière allemande, Angela Merkel qui se trouve aujourd'hui à Alger dans le cadre d'une visite officielle, va-t-elle, témoigner de l'ambition de l'économie allemande d'approfondir sa position en tant que partenaire d'excellence de l'Algérie ? Tout dépendra du degré de la teneur des discussions "affaires" entre les deux délégations, notamment que l'agenda de cette visite prévoit une rencontre de la chancelière avec les membres de la Chambre de commerce et d'industrie algéro-allemande, une occasion pour les entrepreneurs et les opérateurs des deux pays d'explorer les opportunités de partenariat, notamment dans le secteur industriel à travers ses différentes branches. Il est attendu que cette visite, du reste dominée par l'intéressement particulier allemand au secteur des hydrocarbures, soit le prolongement de la mise en œuvre des décisions et des pourparlers qui ont eu lieu au mois de février dernier dans le cadre de la "bourse de coopération algéro-allemande" et qui a réuni une dizaine d'entreprises allemandes, œuvrant dans les domaines de l'énergie, du gaz, de l'eau des télécommunications, du bâtiment, de l'ingénierie, des automatismes pour l'industrie, l'informatique, l'industrie pétrolière, gazière, pharmaceutique et chimique. Des dossiers d'actualité entre les deux pays, et qui seront peut-être à la base de cette coopération bilatérale.Dans cet esprit, il y a lieu de rappeler que les sociétés allemandes se réinstallent de plus en plus en Algérie. Elles sont plus de 150 dont des géants mondiaux. Il faut également savoir que les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Allemagne ont connu une amélioration significative ces dernières années, atteignant le double par rapport à l'année 2000. Pour l'année 2007, les exportations allemandes vers l'Algérie ont augmenté de 20% à 1,8 milliard de dollars, contre une hausse de 16 % en 2006. Dans l'agenda des activités commerciales entre les deux pays, l'année 2008 prévoit une dizaine de manifestations économiques visant à renforcer la coopération algéro-allemande, organisées au profit des opérateurs économiques et hommes d'affaires des deux pays. Dans ce contexte, l'Algérie est pleinement ouverte au partenariat et à l'investissement étranger et, à cet égard, compte énormément sur la participation des milieux d'affaires allemands dans ce processus de développement. Et comme déjà souligné par les officiels algériens, plusieurs facteurs militent pour ce rapprochement et ce partenariat algéro-allemand : l'absence de passif politique, ou de contentieux, la qualité des produits et services et de l'expertise allemande, le fait que le tissu industriel algérien ait été réalisé pour l'essentiel dans les 70 et 80, par des entreprises allemandes ainsi que la proximité géographique, l'entrée en vigueur le 15 septembre 2005 de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne et la prochaine adhésion de l'Algérie à l'OMC. Outre, l'opportunité pour les deux pays de s'engager dans un partenariat énergétique mutuellement avantageux, les ambitions de l'Algérie avec l'Allemagne sont importantes, témoin de cela la création en 2005, de la Chambre de commerce algéro-allemande et qui œuvre à stimuler l'investissement allemand en Algérie.Cette coopération économique, pour laquelle les autorités algériennes nourrissent de grandes ambitions, gagnerait à être soutenue par des actions dans le domaine technique, de la formation et de l'éducation et qui devraient logiquement être à l'ordre du jour de la visite de Mme Merkel. Et si on devait donner à cette relation toute sa mesure, cette coopération devrait inclure un aspect "culturel" et un aspect lié aux "échanges humains" pour une meilleure connaissance et appréciations mutuelles.Mme Merkel à l'occasion de cette visite, aura à découvrir un pays qui, à force d'abnégation et de courage, a réussi à transcender une situation intérieure d'une gravité extrême qui a failli emporter les fondements républicains et les valeurs fondamentales de la nation algérienne. L'Algérie d'aujourd'hui a tourné définitivement l'une des pages les plus sombres de son histoire grâce à une action politique d'envergure conçue et décidée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui, depuis 1999, a mis en œuvre une politique de réconciliation nationale et de refondation de l'Etat. Cette politique, qui a suscité l'adhésion pleine et entière du peuple algérien, permet de dire qu'aujourd'hui l'Algérie est devenue de nouveau un pays stable et que la situation intérieure est marquée par la sécurité, le rôle grandissant des institutions républicaines et le jeu de la démocratie. L'Algérie qui, dispose d'immenses ressources naturelles et d'infrastructures industrielles et de base non négligeables, a lancé en 2005, un ambitieux programme de soutien à la relance économique doté d'une enveloppe de plus de 150 milliards de dollars, auquel s'ajoutent deux programmes spéciaux, l'un pour le Sud et l'autre pour les Hauts-Plateaux. Ces investissements publics visent à consolider la stabilité nationale en réduisant les disparités sociales, en éliminant la précarité, en offrant des opportunités à la grande majorité des Algériens dans la vie économique, sociale, culturelle...De fait, les grands axes de la politique étrangère du pays qui s'inscrivent dans le prolongement des mutations internes, reposent sur l'action de consolidation de la paix et de la sécurité internationale et le traitement solidaire et concerté des grands défis mondiaux.