Y a-t-il une classe moyenne en Algérie, et quelles en seront les implications sur la société, sur le développement, sur la démocratie dans le cadre de la mondialisation ? Si on dit que dans nombre de pays, la mondialisation a permis l'émergence de la classe moyenne, chez nous, il n'y a pas assez ou pas du tout d'études portant sur la classe moyenne. C'est quoi une classe moyenne. A quel niveau de rémunération commence-t-elle et à quel niveau finit elle ? Il y en a qui estiment que la classe moyenne, de par son importance, est une zone tampon entre les riches et les pauvres, et plus elle est élargie plus s'amoindrit la classe des pauvres. L'élargissement de la classe moyenne en termes de revenus peut relancer la consommation et donc l'économie, à condition que les préférences n'aillent pas vers l'achat des produits des importations, car dans ces conditions, la relance de l'économie se produit dans les pays desquels nous importons. Mais, si l'élargissement de la classe moyenne n'est approché qu'en termes de revenus, cela ne suffit pas pour dire qu'ainsi est favorisé le développement car il faudrait d'abord identifier la nature professionnelle des populations intégrées dans ce qui est appelé la classe moyenne. Belkhadem, par exemple, quand il était chef de gouvernement, avait parlé de la création de la classe moyenne quand il évoquait la décision de procéder à l'augmentation des salaires dans la fonction publique. Si elle se traduit en termes de revenus, et que ces derniers s'obtiennent par la contribution au développement de la spéculation, cela constituera peut être une classe parasite. Il est généralement admis que c'est la classe moyenne qui est porteuse de la démocratie dans les pays démocrates. Si elle se traduit également exclusivement en termes de revenus et que la minorité au sein de cette classe moyenne n'est pas issue de la classe intellectuelle, des milieux économiques de production, il risque ainsi que ne se présentent pas les conditions d'un essor de l'économie. N.B