Abraham Energy Report a présenté, en fin de semaine, un entretien avec M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines et président sortant de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Au cours de ce mandat, M. Khelil a supervisé le cartel à l'une des périodes les plus instables de son histoire. Au cours des dix dernières années, l'Opep a vu des fluctuations des prix du pétrole qui ont contrasté avec les tendances historiques, les attentes et les perceptions du public. La nature imprévisible de l'économie internationale de plus amples déstabilise les marchés pétroliers et les exigences de leadership prudent et raisonnable. Abraham Energy Report (AER), rapporte également que dans son rôle de ministre de l'Energie et des Mines, M. Khelil supervise en Algérie le secteur prospère des hydrocarbures, qui représente 98 % des recettes d'exportation et reste un moteur de la croissance économique algérienne. " La poursuite des investissements dans le pétrole et le gaz algérien, constitue le potentiel d'accroître la capacité de production dans les années à venir ", indique le rapport qui ajoute que l'Algérie est un important producteur de gaz naturel liquéfié (GNL). Ses réserves prouvées de gaz naturel sont estimées à 161,7 milliards de pieds cubes, ou le huitième rang des réserves dans le monde, selon l'Agence internationale de l'énergie. Dans cet entretien, M. Chakib Khelil, s'est longuement exprimé sur le secteur des hydrocarbures en Algérie (pétrole-gaz) et sur la production mondiale de pétrole ainsi que sur la demande de gaz en 2009 et au-delà. Il explique que l'objectif est de satisfaire tant la demande intérieure que les exportations. " La demande intérieure de gaz naturel va de plus en plus augmenter avec la croissance économique, surtout avec un programme de développement de la pétrochimie qui est très ambitieux : la production de gaz à partir de 9 milliards de m3/an (projet de In Salah dont la production a débuté en 2004) ", a-t-il estimé. Il indique aussi que le projet de In Amenas mis, en service en juin 2006, est d'une capacité de 9 milliards de m3/an. " Nous sommes également en train de développer d'importantes réserves de gaz dans le sud-ouest de l'Algérie, ainsi qu'à Gassi Touil. Ces projets contribuent de façon significative vers la réalisation à l'exportation ciblée de 85 milliards de m3/an d'ici 2010, l'Algérie est déterminée à développer sa production de gaz de manière à répondre à l'accroissement de la demande internationale et à ses propres exigences de production d'électricité ", précise le ministre de l'Energie et des Mines. Sur un autre plan, le ministre indique que le marché mondial du GNL a augmenté d'un taux annuel moyen de près de 7 %. La croissance s'est produite principalement dans la région Asie-Pacifique, qui représente les deux tiers des importations de GNL du monde… soutenue par la consommation au Japon, en Corée du Sud et Taiwan. " La demande asiatique compte actuellement pour environ les deux tiers de la consommation mondiale de GNL. Le besoin de GNL pour combler le déficit d'approvisionnement en gaz naturel de l'Amérique du Nord continuera à augmenter jusqu'en 2015 et au-delà, et que la demande de gaz naturel croît à un taux élevé dont la plupart des observateurs s'y attendent ". D'après lui, l'Amérique du Nord sera en concurrence avec l'Europe et l'Asie pour le ''marginal''. Interrogé sur l'avenir du GTL, M. Khelil estime que "la complexité de la technologie nécessite l'utilisation d'importantes réserves de gaz naturel. En outre, le nombre d'acteurs est très limité. Les dépenses en capital de la technologie GTL est également très élevé comparativement à d'autres façons de monétiser le gaz naturel". Le président sortant de l'Opep estime que la demande de pétrole est en baisse, alors que l'offre doit être adaptée à cette situation. " L'Opep va probablement prendre la décision de réduire la production de pétrole pour assurer la stabilité des prix. La plupart des analystes s'attendent à une tendance à la baisse de la demande mondiale de pétrole en 2009 ", a-t-il indiqué. Evoquant l'effet de la spéculation sur le marché et les moyens pour limiter cet impact, M. Chakib Khelil dira qu'au cours des dernières années, les prix du pétrole brut ont été caractérisés par une forte volatilité, " les sauts de haute intensité et une forte hausse de la dérive extrêmement suivie par une baisse rapide évolution. Les causes de la hausse du prix du pétrole sont de nature structurelle. La croissance de la demande était très forte. La hausse des prix était principalement le résultat de long terme des changements économiques à l'échelle mondiale, mais la spéculation a été un facteur de grossissement ". " Nous pensons que la réglementation des marchés financiers internationaux peut-être une des solutions. Ces solutions sont à long terme, et notamment plus de concurrence et de transparence dans l'énergie et les marchés pétroliers ", préconise-t-il. Il fera remarquer que même si la nouvelle demande du marché continu de croître, " elle ne sera pas au même taux observé dans le passé ". Ainsi, la demande de pétrole dans les marchés émergents ne suffira pas à compenser la baisse de la demande de pétrole dans les pays développés, avertit encore M. Chakib Khelil. Parlent de la coopération entre l'Opep et la Russie, le ministre avance que plusieurs facteurs indiquent que la Russie est prête à une coopération à long terme avec l'Opep. " Le gouvernement russe est tributaire des exportations d'énergie qui définissent son budget. Une baisse des prix du pétrole, lui serait difficile de gérer la dette du pays. Le gouvernement russe se dit aussi enclin à coopérer avec l'Opep, à l'avenir". Ahmed Saber