Comment remettre sur rail un secteur financier en panne ? Pour le Directeur général du FMI, M. Dominisue Strauss-Kahn, le principal problème actuel est la restructuration des banques. C'est dans ce sens qu'il a indiqué en marge du G7, ajoutant que la création d'une structure de défaisance pour les délivrer de leurs actifs dépréciés était "la solution la plus simple". "Il faut arriver à expliquer qu'il est nécessaire de remettre sur pied un secteur financier qui fonctionne, certainement pas pour sauver les actionnaires (...) mais parce que l'économie moderne a besoin d'un secteur financier qui fonctionne", a-t-il ajouté. "Cela ne redémarre pas tant qu'on a pas nettoyé les bilans bancaires", a-t-il poursuivi. "Les banques qui ne sont pas viables, il faut réussir à les faire reprendre par les autres, voire les fermer", a-t-il encore dit. Réunis vendredi et samedi à Rome, les ministres des Finances et les banquiers centraux du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Canada) ont affirmé avoir pour "plus haute priorité" la "stabilisation de l'économie mondiale et des marchés financiers" et se sont engagés à lutter contre le protectionnisme. Selon, le ministre italien de l'Economie Giulio Tremonti, les pays du G7 sont d'accord pour "s'engager" à créer de "nouvelles règles afin qu'un nouvel ordre économique mondial" voie le jour. M. Tremonti a précisé que ce corpus minimum de règles, baptisé par Rome "étalon légal", en référence à l'"étalon-or", serait soumis au prochain G20 de Londres début avril et présenté lors du sommet du G8 des chefs d'Etat et de gouvernement en Italie en juillet prochain. Il a ajouté que ce thème, qui lui est cher, avait été débattu, lors du dîner d'ouverture du G7 vendredi soir. "Cette réglementation ne se limitera pas aux marchés financiers", a-t-il précisé. Ses services avaient auparavant indiqué que ces règles viseraient aussi les paradis fiscaux et les fonds spéculatifs. Il a estimé lors de la conférence de presse qui a clôturé les travaux du G7 que de telles règles avaient fait défaut pour prévenir la crise actuelle. "On nous demande qui va être chargé de mettre ces règles en oeuvre", a dit le ministre qui n'a pas donné de réponse, observant que "ce domaine était encore trop inexploré". Selon le président du Forum de stabilité financière (FSF), Mario Draghi, qui s'exprimait lors de la même conférence de presse, ce sera principalement le Fonds monétaire international (FMI) qui devra veiller au respect de ces nouvelles règles. "Le FMI, à travers les Programmes d'évalutation du secteur financier (PESF), a la possibilité de se rendre dans les pays pour s'assurer que les structures de contrôles (des marchés) sont adéquates et de (faire en sorte) qu'elles fonctionnent mieux à l'avenir", a expliqué M. Draghi, qui est également gouverneur de la Banque d'Italie. "Nous envisageons de rendre ces (visites) de contrôle obligatoire pour tous ceux qui adhèrent au FMI", a-t-il précisé. Mais selon Marco Annunziata, chef économiste de la banque UniCredit, "cela va laisser les marchés indifférents", le communiqué final de la rencontre étant, selon lui, un catalogue de principes généraux. Malgré la promesse des pays du G7 d'"agir ensemble", "ce que nous avons vu ces derniers mois, ce sont des pays qui font ce qu'ils peuvent pour relancer l'économie mais chacun de leur côté", selon l'économiste. Pour sa part, Giuliano Noci, professeur à l'Institut polytechnique de Milan, espérait en outre "une ligne d'action sur la gestion des actifs toxiques (des banques) et des produits financiers dérivés qui ont causé l'énorme crise financière mais tout est renvoyé à plus tard", le G7 s'étant seulement engagé à faciliter la résolution de cet épineux problème, sans dire comment. Synthèse Isma B.