Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a souligné la nécessité "de créer des liens plus étroits entre les différents pays du pourtour méditerranéen, en particulier entre de l'UE et ceux du Maghreb". "Je crois à la nécessité de créer des liens plus étroits entre les différents pays du pourtour méditerranéen, en particulier entre ceux de l'UE et ceux du Maghreb. C'est l'intérêt des deux parties. L'intérêt de l'Europe est d'aider plus massivement le sud de la Méditerranée à se développer à travers un véritable échange de savoirs et de technologies", a indiqué le DG du FMI, dans un entretien publié dans la dernière livraison de l'hebdomadaire "Jeune Afrique". Dominique Strauss-Kahn, qui a rappelé que le projet d'Union pour la méditerranée du président Sarkozy, est "une idée dont il n'a pas, seul, la paternité", a précisé que ces relations plus étroites sont "logiques pour des raisons historiques et de proximité géographiques (...) c'est aussi la seule manière de stabiliser les populations de la rive sud et de contenir les flux migratoires", a-t-il ajouté. Hier, Dominique Strauss-Kahn a estimé que la crise financière actuelle allait "durer assez longtemps avec de graves conséquences économiques". "Il y a des crises conjoncturelles comme celle que nous vivons", qui vont "durer assez longtemps avec de graves conséquences", a dit M. Strauss-Kahn lors d'une conférence co-organisée par le FMI et l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) sur les réformes structurelles en Europe. Il a ajouté que les pays émergents seraient également touchés par la crise financière, qui atteint pour l'instant les Etats-Unis et les pays développés en priorité. "Il n'y a pas de découplage" entre les pays développés et les pays émergents, mais un "décalage dans le temps", a-t-il souligné. "Malheureusement, les pays (émergents) seront touchés" par la crise et les prévisions de croissance du FMI pour ces pays "ont été décalées de 0,75 à 1 point de croissance", a également noté M. Strauss-Kahn. Pour le DG du FMI, la pauvreté en Afrique reste "endémique" et les inégalités fortes malgré une croissance qui, dans certains pays, n'a pas été aussi forte depuis 30 ans. "Il faut faire de la situation africaine un bilan contrasté parce que les pays africains, notamment en Afrique de l'Ouest ont bénéficié d'une croissance inégalée depuis une trentaine d'année, avec depuis plusieurs années une croissance annuelle de 5-6%", a-t-il souligné lors d'une conférence à l'OCDE.