La crise financière est loin d'être finie. Elle risque même de perdurer. Et c'est le Directeur général du FMI qui l'affirme. Ainsi, M. Dominique Strauss Kahn a estimé hier, lors d'une réunion à Genève au siège de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) que le nettoyage des bilans des banques des actifs toxiques n'a pas été "complètement achevé" et conditionnera la rapidité de l'issue de la crise économique. "La reprise ne se fera pas tant que les bilans des banques ne sont pas nettoyés (et) cela n'a pas encore été complètement achevé", a souligné M. Strauss-Kahn. "Beaucoup de choses ont été accomplies, (mais) beaucoup doit encore être accompli", a-t-il précisé. Selon M. Strauss-Kahn, "la reprise viendra plus tôt ou un peu plus tard en fonction du nettoyage des bilans dans le secteur bancaire". Le secteur bancaire a subi la pire crise depuis la fin de la Seconde guerre mondiale avec l'éclatement de la bulle spéculative financière en septembre 2008. L'OMC organise à Genève pendant deux jours une conférence sur l'aide au commerce ("Aid for trade"), en présence notamment du directeur de l'OMC Pascal Lamy et du secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon. Pour sa part, Jean-Claude Trichet, le président de la BCE a estimé dimanche que les banques commerciales doivent transférer au reste de l'économie la liquidité à laquelle elles ont eu accès grâce à la Banque centrale européenne (BCE). S'exprimant en marge des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, il a appelé les banques commerciales à se restructurer si nécessaire et indiqué que les gouvernements avaient encore d'importants niveaux de capitaux pour aider les banques à prêter en cas de besoin. "Nous avons fait beaucoup pour les banques commerciales", a fait savoir Jean-Claude Trichet à des journalistes, en référence aux 442 millions d'euros alloués fin juin lors de sa première opération de refinancement à un an, la plus grosse injection de liquidités jamais effectuée par la BCE. "Bien entendu, nous faisons cela avec en tête que les banques commerciales continuent de financer l'économie réelle", a-t-il ajouté. Jean-Claude Trichet a également appelé les banques commerciales à se restructurer "autant que possible" et estimé qu'une recapitalisation "par des moyens privés" était préférable. Il a toutefois rappelé que les gouvernements avaient encore suffisamment de capitaux de côté pour procéder si besoin à des "recapitalisations publiques" de banques en Europe. Jean-Claude Trichet a également souligné qu'il était important que les Etats-Unis continuent de promouvoir un dollar fort. Depuis quelques temps, la Chine évoque régulièrement la question de la place du dollar en tant que monnaie internationale de réserve et a lancé plusieurs appels en faveur de la création d'une monnaie supranationale alternative. S'exprimant en marge des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, la ministre française de l'Economie Christine Lagarde a quant à elle plaidé en faveur d'une meilleure coordination sur le marché des changes. Isma B.